Quand le Ciel parle…

…le Ciel pleure

 


Attentats

 

 

 

   

L'empoisonnement de New-York
Les exégètes de Nostradamus ont toujours eu tendance à vouloir appliquer certaines prédictions à des événements relativement proches de leur époque. Bien que cette tendance ait permis de découvrir quelques exemples de prophéties réalisées, comme celle du grand incendie de Londres, elle n'est pas sans danger. D'abord, certains commentateurs sont parfois tentés de manipuler les vers déjà obscurs du mage de Salon pour les plier de force à tel ou tel événement récemment placé sous le feu de l'actualité.
Ensuite, à trop s'engager dans cette voie, ils risquent de perdre tout sens de la mesure, et de prêter à Nostradamus, un nombre démesuré de prophéties portant sur des événements qui sont finalement insignifiants, du moins pour qui sait prendre un minimum de recul par rapport à l'actualité immédiate et à une certaine forme d'esprit de clocher.
Cette tendance a notamment poussé plus d'un commentateur américain contemporain des CENTURIES à interpréter le quatrain X-49 comme une prédiction de l'accident nucléaire survenu il y a quelques années à la Centrale de Three-Mile-Island, accident qui, jusqu'au désastre de Tchernobyl, était le plus grave jamais recensé dans le monde.
Voici ce que dit Nostradamus :

Jardin du Monde, auprès de Cité Neuve,
Dans le chemin des montagnes cavées,
Sera saisi et plongé dans la cuve
Buvant par force eaux soufre envenimé
.

Ceux qui considèrent que cette prophétie concerne l'accident de Three-Mile-Island affirment que « cité neuve » du premier vers est New-York (ce en quoi ils ont sans doute raison comme nous le verrons un peu plus loin) que les « montagnes cavées » (c'est-à-dire creuses) du deuxième vers, correspondent aux gratte-ciel aperçus par Nostradamus dans sa vision et que les deux derniers vers font allusion à la menace que la fuite radioactive a failli faire peser sur l'approvisionnement en eau de la mégalopole, admettons ; mais même si l'on suppose comme l'a déclaré un exégète, que le soufre mentionné au dernier vers doit être pris au sens du principe alchimique du même nom, plutôt qu'au sens d'un composé de l'élément "soufre" il n'en reste pas moins que la prédiction semble difficilement applicable aux effets de l'accident de Three-Mile-Island. Le fait est que si la fuite parut un moment, menacer une vaste région du Nord-Est des Etats-Unis, le contrôle de la situation fut assez vite rétabli pour qu'aucune catastrophe ne survienne. L'eau ne fut empoisonnée ni à New-York, ni ailleurs. Toutefois, au vu de l'allusion à la « Cité neuve » -qui, de l'avis général, est bien une façon pour Nostradamus, de désigner New-York- il est fort possible que le poème décrive une contamination des eaux de New-York, voire d'un autre centre urbain relativement proche de New-York ; à moins que la prédiction faite ici par Nostradamus, ne soit entièrement dénuée de fondement -et il faut bien admettre que certaines prophéties du mage de Salon semblent erronées comme nous le verrons page 142 et 143- cet événement gît toujours dans l'avenir ; en tout cas il est certain qu'il n'a pas encore eu lieu. Le contenu de cette prophétie ne nous permet pas de donner la moindre indication quant à la date de sa réalisation mais il semblerait que des considérations notamment numérologiques permettent de la relier à d'autres quatrains qui eux, se rapportent à des événements prévus pour les années immédiates antérieures ou immédiatement postérieures au prochain changement de millénaire.
En, bref, le poème décrivant les New-yorkais ou d'autres américains de boire « par force eaux soufre envenimées » concerne la même époque que les guerres saintes islamiques, le troisième Antéchrist, les conflits mondiaux et les famines (voir p. 84-91).
Il est donc probable que si la prophétie des "eaux envenimées" doit s'accomplir, la catastrophe aura lieu dans un avenir proche (probablement entre 1995 et 2005) à la suite d'une attaque militaire contre les Etats-Unis. Il est tout aussi probable, étant donné le 1er vers du quatrain : « jardin du monde auprès cité neuve » que les effets les plus graves de la contamination seront ressentis dans le voisinage de New-York et plus précisément dans le New-Jersey surnommé « l'Etat jardin » plutôt que dans la mégalopole proprement dite. Si les usines de traitement des eaux étaient détruites par des bombardements comme ce fut le cas à Bagdad pendant la guerre du Golfe, l'eau courante risquerait d'être polluée au point de rendre sa consommation dangereuse pour la santé. Cependant, les habitants de la région touchée pourraient aisément contourner ce problème en la faisant bouillir avant de la boire.
C'est pourquoi l'insistance du prophète sur le fait que les humains boiront cette eau « par force » suggère un empoisonnement d'une nature plus grave - très probablement lié à l'usage d'armes cliniques ou nucléaires.
À prendre le mot « soufre » au sens littéral, on pourrait être tenté de privilégier l'empoisonnement clinique : un certain nombre de dérivés du soufre sont extrêmement toxiques. Si en revanche, le mot est employé ici par Nostradamus dans un sens métaphorique, il est plus probable que le poème fasse allusion à une contamination radioactive provoquée par une attaque nucléaire. Cette possibilité sera évoquée en détail dans les pages qui viennent, notamment grâce à l'analyse de l'inquiétant quatrain V1-97.

 

 

Les bombardements dans le ciel américain
Jamais le territoire des Etats-Unis n'a subi les effets directs d'une guerre moderne -c'est-à-dire d'une attaque impliquant l'emploi de la force de frappe aérienne et de missiles. Si de 1917 à nos jours, d'innombrables familles américaines ont ressenti dans leur chair les conséquences de plusieurs guerres menées sur des fronts étrangers -conséquences allant à la pénurie économique, à la mort d'êtres chers tombés au front- les seuls dommages directs jamais infligés par une puissance étrangère au territoire américain depuis 1814, sont négligeables : ils se résument à quelques obus tirés par les sous-marins japonais sur la Côte Ouest des Etat-unis et aux ballons incendiaires lancés par ces mêmes japonais depuis la rive opposée du pacifique, le tout pendant la seconde guerre mondiale…
Or, il est écrit, dans les centuries, qu'une telle immunité relative ne se prolongera plus très longtemps ; selon Nostradamus, la série de conflits mondiaux prévus pour le début du prochain millénaire […] auront des retombées directes et considérables pour l'Amérique et pour son peuple.
Prenons, par exemple, le conflit planétaire annoncé par le quatrain 1-91 déjà cité et analysé plus haut. Voici ce que dit le dernier vers : « Que vers main gauche sera plus grand afflict » En terme clairs, que la gauche subira les plus graves dommages. IL est peu probable que le mot « gauche » soit ici utilisé dans son sens politique moderne. Bien qu'on ne puisse entièrement écarter cette hypothèse, dans la mesure où Nostradamus semble avoir plus d'une fois utilisé l'expression « les Rouges » pour désigner les communistes plutôt que les « cardinaux romains ». Il se peut aussi, plus simplement, que le devin ait voulu désigner le camp animé par les plus sinistres desseins, puisque « sinistre » dérive d'un mot latin signifiant aussi « gauche ».
Il nous paraît toutefois plus raisonnable de penser que le prophète fait ici référence aux cartes les plus couramment utilisées en son temps -et qui d'ailleurs n'ont guère changé du point de vue qui nous intéresse- établies par des cartographes européens, ces cartes situaient toujours l'Europe au centre de l'hémisphère Nord, tandis que les Amériques paraissaient sur la gauche. Si le prophète a bel et bien voulu faire -et nous en sommes certains- une référence géographique de ce type, la fin du quatrain 1-91 peut être retranscrite comme suit : « Les Amériques subiront les plus graves dommages. » La plausibilité de cette interprétation semble confirmée par le contenu d'un nombre remarquable de prédictions nostradamiques ; c'est par exemple le cas du quatrain V1-97 qui recèle lui aussi une référence géographique claire :

Cinq & quarante degrés ciel brûlera
Feu approché de la Grand'Cité neuve,
Instant grand flamme éparse sautera
Quand on voudra des Normands faire preuve.

S'il est difficile de saisir avec précision le sens prophétique des vers de Nostradamus, ce n'est pas le cas de ce quatrain où seul le quatrième vers pourrait éventuellement poser problème (voir encadré). La référence aux quarante-cinq degrés du premier vers désigne probablement la latitude et/ou longitude approximative (comprise entre 40 et 50 degrés environ) d'une région du monde quelconque ; on ne saurait raisonnablement voir une référence astrologique car si tel était le cas, le reste du quatrain perdrait tout son sens.
Diverses régions du Globe sont situées entre 40 et 50 degrés de latitude : parmi elles, on trouve notamment les gisements de pétrole du Moyen-Orient et une importante portion du territoire des Etats-Unis qui englobe New-York et la totalité de la Nouvelle-Angleterre. Il pourrait s'agir ici d'une double prédiction concernant à la fois ces deux régions ; cependant, la présence au second vers de la « Grand'Cité Neuve » montre clairement que la prophétie se rapporte au premier chef des Etats-Unis (toutes les autres mentions d'une « Cité neuve » dans les Centuries semblent appeler une interprétation américaine : elles se réfèrent soit à Washington, soit à San-Francisco, soit à New-York).
Il semblerait donc que les deux vers intermédiaires de ce quatrain prédisent une attaque nucléaire de grande envergure contre les Etats-Unis (qui pourrait coïncider avec un événement du même ordre au Moyen-Orient) au cours de laquelle -voire entièrement détruite- par la « grand flamme éparse. »

 

Comme nous venons de le voir, le quatrain V1-97 paraît annoncer explicitement une attaque nucléaire sur New-York et/ou sur d'autres villes des Etats-Unis. Seule la signification du dernier vers « Quand voudra des normands faire preuve » peut fournir matière à débats. Certains exégètes de Nostradamus, parmi lesquels Erika CHEETHAM ont tenté d'interpréter ce vers comme une référence au rôle militaire et diplomatique que pourrait jouer la France dans le futur bombardement de New-York. Peut-être ont-ils raison, mais il convient de garder à l'esprit que le mot « normands » vient d'un très vieux mots scandinave signifiant tout simplement « homme du nord » ; il est donc possible que ce vers, loin de montrer du doigt la Normandie ou ses habitants, se rapporte à quelque alliance née dans le nord de l'Asie et peut-être commandée par le 3ème Antéchrist dont parle Nostradamus…

 

 

 

 

 

Nostradamus

les prophéties réalisées et les prédictions pour la fin du millénaire
auteurs : Francis X. KING & Stephen SKINNER
© 1993 France Loisirs avec autorisation des
Éditions CARLTON BOOKS