• Prières en solitaire…
• Prière en commun…
• Peu importe si la prière est courte…
• Léon Denis : celui qui n'a jamais prié…



Il vaut mieux mettre son cœur dans une prière sans trouver de paroles,
que de trouver des mots sans y mettre son cœur.

Gandhi

 

Qu'elle soit courte ou longue, qu'elle soit vocale ou seulement mentale, la prière doit être semblable à la conversation d'un enfant avec son père.

Docteur Alexis Carrel

 

La meilleure prière est la plus clandestine.

Edmond Rostand




 

 

 


 

Ainsi soit-il !

Prières…

   

« Il te faut créer une zone de silence en toi, pour que ta prière puisse respirer et prendre son élan. »

La prière s'accompagne souvent de gestes, de signes, de postures qui ne sont pas indispensables pour la rendre efficace. Ils peuvent être efficaces en tant que supports pour renforcer la volonté d'expression de l'individu mais n'interviennent pas dans les résultats de la prière.
Souvenons-nous que la véritable prière, la prière spontanée, s'échappe du cœur comme un appel, comme un cri d'amour. Elle est l'élan du cœur qui laisse s'envoler vers Dieu, ses espoirs, ses chagrins, son attente ou sa reconnaissance et sa joie ;
c'est souvent le trop plein d'un cœur douloureux qui s'épanche.
Une plainte, un soupir, un gémissement qui partent de l'âme dans une sincérité profonde prennent vie et deviennent prière qui monte vers Dieu qui la reçoit.
Le recueillement, la concentration, la foi sont nécessaires pour la propulser vers les Plans lointains d'une autre sphère.
Léon Denis a dit :
« La prière est l'œuvre de la méditation qui, dans le recueillement et le silence, élève l'âme jusqu'à ces hauteurs célestes où elle s'augmente des forces, où elle s'imprègne des radiations de la Lumière et de l'Amour divin… »

Peu importe si la prière est courte, les prières les plus longues ne sont pas toujours les plus ferventes, les plus puissantes. Combien, en effet, pourraient soutenir longtemps cet élan du recueillement ?
Mieux vaut une prière courte mais sincère, forte et pure car elle ira toujours trouver celui auquel elle s'adresse.
– « Quand tu veux prier, entre dans ta chambre la plus retirée, verrouille ta porte et adresse ta prière à ton Père qui est là dans le secret. Et ton Père qui voit dans le secret, te le rendra…
Quand vous priez, ne rabâchez pas comme les païens ; ils s'imaginent que c'est à force de paroles qu'ils se feront exaucer ! Ne les imitez donc point… Vous donc, priez ainsi : Notre Père qui es dans les Cieux, que ton Nom soit sanctifié… … … » Jésus, [d'après Matthieu livre VI versets 6-9]

Que la prière soit sincère.

Pourquoi attendre les moments de crise pour prier ?
Prions quel que soit le moment car « la prière est la clé du matin et le verrou du soir. »

Ah ! l'importance de cet appel lorsque les premières heures du jour vont commencer à apporter leur lot d'épreuves ou d'affrontements quotidiens :
– « Seigneur, une journée commence ; donne-moi la force de l'acceptation des instants à venir, la volonté sans défaillance des gestes à faire dans l'attention et la pureté afin que cette journée puisse être remplie de la joie des actions accomplies dont je n'aurai pas à avoir le regret et dont je n'aurai pas à rougir… »

Saint-Bernard a dit :

– « Lorsque le sommeil nocturne établit partout un profond silence, l'oraison se fait plus libre et plus pure. »
C'est pourquoi, lorsque le soir venu, seul à seul avec soi-même, on réfléchit à ce jour écoulé dans un examen nécessaire de ses actes et de ses sentiments, de ses désirs, puisse la prière qui s'élève, exprimer la joie de celui qui aura vécu ce jour avec tout l'élan et toute la conscience de son âme.
Chaque jour qui passe ne devrait-il pas être vécu comme s'il était le dernier, c'est-à-dire dans l'apothéose de la beauté et de la valeur ?…
Dans son ouvrage « Après la mort… » Léon Denis écrit :
« La prière doit être un épanchement de l'âme à Dieu, un entretien solitaire, une méditation toujours utile, souvent féconde.
C'est le refuge par excellence des affligés, des cœurs meurtris…
Aux heures d'accablement, de déchirement intérieur et de désespoir, qui n'a trouvé, dans la prière, le calme, le réconfort, l'adoucissement de ses maux !

Un dialogue mystérieux s'établit entre l'âme souffrante et la puissance évoquée. L'âme expose ses angoisses, ses défaillances ; elle implore secours, appui, indulgence.
Et alors, dans le sanctuaire de la conscience, une voix secrète répond, la voix de Celui d'où provient toute force pour la lutte de ce monde, tout baume pour nos blessures, toute Lumière pour nos incertitudes.
Et cette voix console, relève, persuade ; elle fait descendre en nous le courage, la soumission, la résignation. Nous nous relevons moins tristes, moins accablés : un rayon de soleil divin a lui en notre âme, y a fait éclore l'espérance.

Il est des hommes qui médisent de la prière, qui la trouvent banale, ridicule. Ceux-là n'ont jamais prié… »