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Pour les athées, «
prière = puérilité » car existe-t-il
un être plus puissant que l'Homme ?
Qui peut augurer des résultats d'une prière
?
En supposant que Dieu n'accorde ses faveurs ou son aide
qu'à ceux qui en sont dignes, nous nous trouvons
en face d'un être rigide et exact à payer ses
dettes comme à exiger le paiement de ses créanciers.
Toute notion de bonté est exclue.
La religion chrétienne enseigne qu'il faut pardonner
à ses ennemis, leur rendre le bien pour le mal :
Dieu est donc moins bon que l'Homme, puisqu'il se détourne
de celui qui l'a offensé.
Dieu bon ou dieu vengeur ?
S'il est infiniment bon et miséricordieux il ne doit
jamais se lasser de pardonner au pêcheur et il ne
doit jamais refuser son aide à personne, surtout
à ceux qui la lui demandent.
A
son aurore, le christianisme désireux pourtant de
détruire petit à petit les vestiges du paganisme,
n'a pas aboli cette idée de l'accord conclu entre
Dieu et les fidèles, entre les saints et ceux qui
les implorent.
Combien d'églises, de chapelles, de couvents, ont
été bâtis en raison d'une promesse ou
d'un vu ?
Combien d'objets précieux, de tableaux de valeur
ont décoré les temples en remerciement d'un
bienfait providentiellement obtenu ?
Combien de dons d'argent sont venus enrichir, en pieux hommage,
les trésors religieux par la même cause ?
Il n'est pas défendu d'adresser à Dieu des
appels où se révèle toute l'inquiétude
humaine.
Jésus n'a-t-il pas supplié lui-même
au Jardin des Oliviers :
« Seigneur, que ce calice s'éloigne
de moi ! » ajoutant aussitôt cet acte de soumission
qu'il nous a donné en exemple :
« que votre volonté s'accomplisse et
non la mienne ! »
Un simple élan du cur non formulé,
spontané, est une prière.
On peut prier en tout temps, en tous lieux : en admirant
un coucher de soleil, comme à l'église, au
temple, au bureau, à l'usine, à l'école,
en éprouvant un sentiment de pitié pour un
malheureux, homme ou animal, comme en méditant sur
la nature divine et l'harmonie des lois de l'univers.
(cf. Ephphata : issue de secours)
Une prière de compassion pour un malade, pour un
affligé par la misère ou par l'épreuve,
est une force vive qui soutient celui qui souffre, qui attire
autour de lui, et sur lui, l'aide bienfaisante de l'Au-delà,
provoquant les secours dont il a besoin.
Le geste de compassion, la privation d'un plaisir pour aider
son prochain, le pardon des offenses, le dévouement
à une cause généreuse ou à plus
défavorisé que soi, sont des prières.
Chaque fois que l'homme s'élève au-dessus
de lui-même, qu'il se soumet à la loi de l'effort
pour le bien ; chaque fois qu'il accomplit un acte de bonté,
un acte de désintéressement, il prie
car Dieu demande avant tout des actes, des pensées
sincères d'amour et de compréhension et non
des paroles vides et des gestes vains
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