Diables & démons…

 


La sorcellerie, en France, aujourd'hui…

 

 

   

Faut-il croire à la sorcellerie ?…
La croyance en la sorcellerie est très répandue en France, selon un sociologue
[AFP.]


La croyance en la sorcellerie et le recours de la population au magique sont largement répandus en France, affirme un sociologue et ethnologue rennais qui étudie le sujet depuis plus de 20 ans…
« La sorcellerie existe par des pratiques et des faits. » explique Dominique Camus, docteur en sciences sociales et auteur de 7 ouvrages sur le sujet dont une trilogie de 1 500 pages : « Jeteurs de sorts et désenvoûteurs » chez Flammarion.

Dans son dernier livre « la sorcellerie en France aujourd'hui » aux éditions Ouest-France ; Monsieur Camus expose les points-clés nécessaires à la connaissance de ce phénomène qui fait l'objet, selon lui, de préjugés et d'amalgames.
Ainsi, explique-t-il, les sorciers se distinguent des médiums et des voyants qui n'ont que des pouvoirs « d'interprétation » alors qu'un sorcier doit posséder des pouvoirs « d'intervention » sur les hommes, les animaux et les objets, décrit-il.
Ces pouvoirs, poursuit-il, se caractérisent aussi par leur réversibilité : « le sorcier peut détraquer des objets et les réparer, rendre malade, mais aussi soigner… »


[N.d.l.r. - nous préfèrerions dire « redonner la santé » plutôt que soigner car il s'agit plus souvent d'un "transfert du mal" sur quelqu'un d'autre (animaux voire même… humains) que de soins à proprement parler…]

Dominique Camus qui a enquêté sur de nombreux cas, notamment en Bretagne, estime à « au moins un, plus vraisemblablement quatre ou cinq, le nombre de sorciers présents par canton, en France ; le double dans les cantons urbains, car contrairement aux idées reçues, « la sorcellerie n'est pas synonyme de ruralité. Dans les villes, les sorciers pratiquent généralement leur profession en libéral, sous l'appellation de "parapsychologue" tandis que dans les campagnes, ils sont le plus souvent… "exploitants agricoles…" » explique-t-il.


Un monde dangereux…

Monsieur Camus évoque également les sommes considérables en jeu : des dizaines de milliers de francs par intervention qui produisent un chiffre d'affaires annuel colossal échappant souvent au fisc.
Quant à la réalité de la sorcellerie, outre les multiples expériences dont il a été témoin et rapporteur, Monsieur Camus, qui ne prend pas parti, constate que « les êtres humains ne se transmettent pas pendant des milliers d'années des pratiques qui n'ont aucune utilité »
Il refuse l'idée qui fait du sorcier un « charlatan » et de ses clients, des « ignorants superstitieux » rappelant que ces phénomènes s'expliquent sur fond de détresse humaine, physique et morale…
Le sociologue décrit la sorcellerie comme « un monde dangereux où rien n'est acquis d'avance » évoquant le "choc en retour" auquel s'expose celui qui manie les forces occultes. Un sorcier qui garantit la réussite à son client n'est donc qu'un imposteur, ajoute Monsieur Camus.
[N.d.l.r. - il en est de même des guérisseurs… car ils font appels tous à des forces qui les dépassent…]


Les pratiques de sorcellerie décrites dans son ouvrage, illustré entre autres, de photos saisissantes de poupées d'envoûtement ou d'organes d'animaux percés de clous, obéissent elles aussi à des rituels très codés, où la répartition des formules et la référence au diable ou au religieux ont toute sa place.

L'ouvrage de Monsieur Camus, qui a reçu l'imprimatur de l'évêque de Rennes, est postfacé par le prêtre exorciste du diocèse, l'abbé Froc, pour qui « ce qui importe, c'est l'expérience vécue par ceux qui pensent à un envoûtement et non la réalité des faits qu'ils évoquent. C'est le point de vue qui fonde l'objet "sorcellerie" » estime-t-il.



Dominique Camus

Editions Ouest-France
128 pages, 230 photos - 15,09 euros.

En Vente, sur commande, en librairie.


Du même auteur : « Jeteurs de sorts et désenvoûteurs » chez Flammarion.



   
   

 

   
   

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