|
|
L'abbé - N'oubliez pas ce que nous
avons établi jusqu'ici, et permettez-moi de vous
le rappeler. Il est entré dans le plan de Dieu, lorsque
sa sagesse ordonnait toutes les choses que sa puissance
allait tirer du néant, de relier le monde inférieur
au monde supérieur, les Hommes aux anges, par des
relations positives ; et ces relations, dans la volonté
divine, devaient avoir pour fondement et pour règle
la vérité et la charité. Mais un fait
grave s'est produit dans les cieux ; une grande défection
s'est opérée, et la société
des anges s'est scindée en deux parts pour former
deux sociétés contraires, la cité du
ciel et la cité de l'enfer.
Ce fait gigantesque de la désertion des mauvais anges
a dû ébranler la création entière,
et le contrecoup d'une chute aussi forte s'est fait nécessairement
ressentir dans toutes les sphères où peut
s'exercer l'action des Esprits, comme dans toutes les créatures
avec lesquelles ils devaient entrer en rapport. [
]
Et ils n'interviendront auprès des Hommes que pour
souffler dans leurs curs les passions qui les brûlent.
S'ils fussent demeurés dans la vérité
et dans l'amour, ils devaient former une seule Eglise :
ils auraient employé leur activité à
faire de nous leurs compagnons dans la vérité
et dans l'amour. Mais, déchus de cette gloire, ils
ne travailleront qu'à nous faire tomber dans leur
haine, respirer leur fureur, vivre de leurs mensonges et
partager leur infortune. Ils conserveront des rapports avec
ce monde ; mais ces rapports ne seront plus régis,
de leur côté, que par l'amour du mal qui fait
le fond de leur volonté perverse. Toutefois, Dieu,
qui sait tirer le bien du mal même, leur permettra
d'user en partie de leur moyen de séduction dans
un but d'épreuve, pour fournir à tous les
Hommes une occasion de mérite et de gloire par un
triomphe d'autant plus honorable que la lutte sera plus
acharnée.
Léon - Les démons, selon vous,
entreront donc en rapports avec notre monde, ils conserveront
la faculté de nouer des relations avec nous ; et
ils les tourneront contre Dieu et contre son Christ. Dieu
le leur permettra pour laisser se produire, sur le théâtre
de ce monde, la lutte du bien et du mal.
L'abbé - Adam et Eve étaient
à peine sortis des mains de Dieu, tout inondés
encore de ses dons, que déjà, le prince du
mal s'avance vers eux, dans ce paradis de délices
où la bonté divine les avait placés.
Par ses questions captieuses, ses négations hardies,
ses promesses astucieuses, il ne réussit que trop
à entraîner nos premiers parents dans sa défection.
Il est facile, ce me semble, de découvrir, dans ce
drame de l'Eden, le rôle que le démon s'apprête
à jouer dans le monde, et le travail de démolition
auquel il veut consacrer son activité. C'est à
faire des ruines qu'il emploiera toutes les ressources de
sa vaste intelligence, toute la rage de sa haine, et toutes
les forces de sa puissance. Et quelles ruines ! ruines de
la vérité, ruines de la morale pure et sainte,
ruine du bien ; c'est-à-dire dégradation de
l'intelligence, corruption du cur, dépravation
de la volonté, anéantissement de la vertu,
de la justice et de la sainteté. Bannir Dieu et son
Christ du sein de l'humanité, et régner à
sa place, c'est à quoi il prétend.
Léon - Il a dit une fois pour toujours
: je serai semblable au Très-Haut. Ne pouvant lui
ravir son trône, il veut au moins s'en venger en lui
ravissant le cur de l'Homme. Ne pouvant bannir Dieu,
du Ciel, il travaille à le bannir de la Terre.
L'abbé - Le genre humain est tombé
sous l'empire de son ennemi par droit de conquête.
En effet, Satan pouvait bien proposer le mal à Adam
et employer mille ruses pour le séduire ; mais il
ne pouvait pas contraindre sa volonté. C'est dans
la plénitude de leur liberté que nos premiers
parents ont renié Dieu. Et voyez ce qu'ils ont fait.
Par leur désobéissance, ils ont dit à
Dieu : Vous n'êtes pas la vérité : cet
Esprit qui nous parle, nous dit le contraire de vous ; nous
croyons en lui, et nous acceptons sa parole. Vous n'êtes
pas l'amour, car vous nous défendez ce qui ferai
notre bonheur et notre gloire, en nous donnant la science.
Vous êtes un tyran plutôt qu'un Dieu bon.
Le pouvoir de Satan, sur notre race, dépendait de
la liberté humaine : il serait resté enchaîné
si l'Homme n'était passé volontairement sous
sa domination. [
] Vaincu par le démon, Adam
est donc devenu son sujet
[
] Mais l'Homme cependant
restera toujours libre de choisir entre la loi du Christ
et celle de son ennemi.
Léon - Vous considérez donc
l'accueil fait au démon par Adam, dans l'Eden, comme
un acte qui a introduit l'ennemi dans la place, et l'en
a rendu maître.
L'abbé - Je dois appuyer ces affirmations
sur d'incontestables autorités. En pareille matière,
le mieux est toujours d'interroger les Hommes savants et
saints. Leur regard, purifié par la sainteté,
possède une vigueur qui nous manque. Notre intelligence
d'ailleurs est, par elle-même, si infirme ; tant de
misères viennent encore si souvent ajouter à
ses ténèbres et augmenter ses défaillances,
que, ne pouvant plonger ni assez profond ni assez loin,
c'est sagesse d'écouter l'enseignement des Hommes
éminents, en vertus comme en science, parce que la
science, quand elle n'est pas sous la conduite de la vertu,
se met volontiers au service des passions pour combattre
la vérité
« Quand aux rapports des anges déchus avec
le monde sensible, dit Klée, on trouve dans Tertullien
et dans plusieurs autres Pères, l'idée que
les démons, en entraînant le monde dans le
mal, ont bouleversé l'univers et soumis le monde
à leur puissance. Origène leur attribue aussi
les persécutions. »
Saint Léon-le-Grand n'est pas moins explicite. «
L'orgueil de l'ancien ennemi, dit-il, ne revendiquait pas
sans raison un empire tyrannique, et il n'exerçait
pas une domination indue sur les Hommes, puisqu'il les avait
détournés, de leur plein consentement, de
l'observation du précepte divin.
Or, mes amis, les démons ayant conquis un empire
sur l'Homme par le fait de la désobéissance
de celui-ci aux ordres de Dieu, leur pouvoir s'est étendu
sur tout ce qui compose le domaine du genre humain, c'est-à-dire
sur le monde entier et sur toutes les créatures qu'il
renferme
Enflé de ce bon succès, et n'oubliant pas
son premier dessein de s'égaler à la nature
divine, il se déclara ouvertement le rival de Dieu
» [
] Il a toujours affecté de faire ce
que Dieu faisait, non pas pour se rapprocher en quelque
sorte de la sainteté (c'est sa capitale ennemie),
mais comme un sujet rebelle, qui par mépris ou par
insolence affecte la même pompe que son souverain.
Dieu a ses vierges qui lui sont consacrées, et le
diable n'a-t-il pas eu ses vestales ? n'a-t-il pas ses autels
et ses temples, ses mystères et ses sacrifices, et
les ministres de ses impures cérémonies, qu'il
a rendues -autant qu'il a pu- semblables à celles
de Dieu ?
|
tableau
d'Annie Lauro
|
L'Esprit de Dieu, au commencement était porté
sur les eaux ; et le diable, dit Tertullien, se plaît
à reposer dans les eaux, dans les fontaines cachées,
et dans les lacs, et dans les ruisseaux souterrains
Dieu, par son immensité, remplit le Ciel et la Terre
Il est l'émule de Dieu et il singe la vérité
de ses uvres. En effet, pour mieux nous tromper, il
prend un masque, il copie Dieu, cherchant à imiter
ses voies ; il donne au mensonge la couleur de la vérité
Il oppose à la parole et aux uvres divines,
sa parole et ses uvres en les couvrant d'un manteau
brillant
Quand il dresse ses pièges, il se
cache, il se dissimule, il s'enveloppe du mystère
C'est un envieux qui ourdit ses trames dans l'ombre
avec une astuce habile, qu'on a peine à saisir la
main d'où partent les coups qui nous blessent. [Tertullien]
Léon - Je suis on ne peut plus frappé
de cette parole de Tertullien reproduite par Bossuet : Le
démon occupe autant qu'il peut toutes les créatures.
Il exerce donc en effet une action malfaisante sur la nature
entière, et glisse un venin secret dans toutes les
substances matérielles !
L'abbé - C'est bien là son uvre
!
L'Eglise nous l'enseigne clairement dans les formules
d'exorcismes qu'elle emploie pour purifier les choses qu'elle
veut bénir : l'huile
[
]
La bénédiction du sel et de l'eau nous présente
les mêmes idées.
[
]
Ces exorcismes expriment bien clairement la croyance de
l'Eglise à l'action corruptrice des démons,
qui occupent toutes les créatures, s'y enracinent
par un principe malfaisant, un poison secret dont ils les
remplissent autant qu'ils le peuvent.
Arthur - J'avais toujours regardé l'eau
bénite comme une puérilité indigne
d'un Homme qui a conscience de sa dignité, et les
bénédictions comme des superstitions.
L'abbé - C'est ainsi que juge le monde.
Vous êtes, Arthur, partisan du magnétisme ;
vous avez cru jusqu'à ce moment que vous pouvez,
par ce que vous appelez : fluide magnétique, communiquer
à un verre deau une vertu de guérison
qui rendra la santé à un malade, ou tout au
moins lui apportera quelque soulagement ; et il ne vous
est pas venu à la pensée qu'à plus
forte raison Dieu pourra-t-il communiquer à cette
eau une efficacité bienfaisante. Encore une fois,
quelle étrange contradiction !
Dites-moi donc, Arthur : si les Esprits méchants
peuvent communiquer par les moyens dont ils disposent, une
vertu maligne aux diverses créatures, pourquoi Dieu
ne pourrait-il pas communiquer à ces mêmes
créatures une vertu bienfaisante ?
[
]
Car, ainsi que nous l'avons vu, il n'est pas un atome dans
la matière qui, de près ou de loin, n'agisse
en bien ou en mal sur notre organisme, et par notre organisme,
sur l'âme elle-même
[
]
Le but de la venue du Sauveur sur la Terre est de détruire
les uvres du démon et d'arracher à son
empire et l'Homme et les choses qui sont au service de l'Homme.
Et la mission de l'Eglise ici-bas est -aurait dû être-
de continuer l'action réparatrice du divin Libérateur
Il y aurait encore, Arthur, de hautes considérations
à faire sur l'eau bénite. N'est-ce pas l'eau
qui est le principe générateur des corps ?
N'est-ce pas l'eau que Jésus-Christ a employée
pour symboliser la régénération de
l'Homme par le baptême, et produire dans son âme
la vie divine qui lui donne l'être surnaturel ? N'est-ce
pas dans l'élément de l'eau que les sacrements
sont renfermés ?
Au commencement des choses, l'Esprit de Dieu ne se mouvait-il
pas sur les eaux pour les pénétrer d'une vertu
féconde ?
Arthur - J'étais loin de considérer
les choses à un tel point de vue. Il faut l'avouer,
l'eau bénite n'est pas, comme je l'avais cru, une
puérilité ridicule.
L'abbé - Sachez-le bien, Arthur, si
vous ne regardez que le côté matériel,
et l'acte purement extérieur des cérémonies
du culte, vous ne verrez que des choses méprisables.
Arthur - Tout à l'heure vous allez
me persuader qu'il faut faire usage de l'eau bénite
?
L'abbé - Pourquoi non, si elle est
imprégnée d'une efficacité divine ?
Ne voyez-vous pas de quelle utilité elle peut être
pour vous ? Revenez encore à la sainte coutume de
nos Pères, qui ne s'asseyaient jamais à une
table sans bénir, par la prière, par le signe
de la croix, les aliments qu'ils allaient prendre.
Selon Porphyre « il n'est aucun mal que les mauvais
génies n'entreprennent de faire
Ils agissent
dans le dessein de nous détourner de la connaissance
des Dieu et de nous attirer à eux. C'est pour cela
qu'ils enflamment les passions des Hommes par l'amour et
le désir des richesses, du pouvoir, des plaisirs
et de la fausse gloire : d'où naissent les dissensions
et les guerres, avec tous les maux qu'elles produisent
Le mensonge leur est familier
» [passage cité
dans Eusèbe, Prép, év. I. IV, n°
22]
Léon - Après tous ces témoignages,
il est impossible de ne pas admettre que les anges déchus
exercent une action réelle sur ce monde ; mais aucun
frein n'est-il opposé à leur fureur ? dans
quelle limite leur est-il permis d'user de leur pouvoir
?
L'abbé - Assurément, mes amis,
Dieu reste toujours le maître souverain de ses créatures.
Dès lors le pouvoir des démons demeure, dans
son exercice, soumis à la disposition du suprême
Régulateur des choses. La puissance des Esprits du
mal est donc plus ou moins limitée, et Dieu leur
lâche ou retient la bride, selon que le demandent
les secrets desseins de sa Providence. Rappelez-vous le
mot de Bossuet : « Si Dieu ne retenait leur fureur,
nous les verrions agiter ce monde avec autant de facilité
que nous tournons une petite boule. » Et cet autre
mot de saint Augustin : « S'ils usaient de toute leur
puissance, aucune créature ne pourrait subsister.
» Dieu, donc, retient leur fureur et lui impose des
limites qu'elle ne peut franchir. L'Apôtre nous dit
aussi que Dieu ne leur permet pas de nous tenter au-dessus
de nos forces.
|
|
|
|
|
Arthur
- Que veut dire saint Augustin, en appelant les
démons "les procureurs de la Providence",
les magistrats de ce monde ?
L'abbé - Il n'est pas possible, Arthur,
de se méprendre sur la pensée du saint évêque
d'Hyppone. Assurément l'illustre docteur ne veut
pas dire que les anges mauvais sont, au même titre
que les bons, établis par la Providence pour gouverner
ce monde et que les uns et les autres ne font qu'exécuter
ses ordres. Les bons anges seuls sont établis pour
administrer sous le gouvernement de Dieu. Quant aux anges
déchus, il s'en sert pour exercer sa justice. Les
bons sont les agents de Dieu en cherchant à faire
du bien aux Hommes ; les mauvais en cherchant à nous
nuire ; parce que Dieu, qui tire le bien du mal même,
se sert de leur méchanceté pour produire une
plus grande quantité de vertus et de bonnes uvres.
Aussi saint Augustin dit-il dans un autre endroit «
que Dieu tourne à son profit ce que font les démons
pour nuire, et qu'il se sert d'eux pour l'exercice de la
vertu et le plus grand avantage des bons. » C'est
ainsi que les Esprits de malice sont les agents de la Providence.
Vous voyez sortir de ce combat des mérites plus nombreux,
des vertus plus fortes et plus saillantes, un amour d'autant
plus fidèle qu'il a subi l'épreuve, et enfin
une gloire plus splendide dans une persévérance
plus héroÏque ?
De cette sorte les démons concourent, malgré
eux, à la gloire des bons et à celle de Dieu,
dont ils font ressortir les perfections infinies dans une
plus éclatante manifestation. Si bien que leur travail
de démolition tourne sous la main de Dieu à
une uvre d'édification.
Arthur - Vous nous présentez les choses
sous un jour bien nouveau pour moi. Décidément
je veux refaire mon instruction religieuse ; car je rougis
de me voir si ignorant.
L'abbé - Je vous y exhorte fort ; et,
si vous persévérez dans cet honorable dessein,
vous verrez s'ouvrir devant vous, à mesure que vous
avancerez des horizons inconnus, et tout un monde de vérités
aussi douces pour le cur que belles aux yeux de l'esprit.
Hélas ! mon ami, l'ignorance religieuse est aujourd'hui
si étonnante que c'est inexprimable tristesse pour
l'âme de voir tant d'intelligences, éclairées
d'ailleurs sur tout le reste, plongées dans la nuit
la plus sombre relativement à l'ordre surnaturel.
Léon - Votre observation n'est que
trop vraie. La vérité religieuse ne sait pas
flatter ; elle s'impose ; il faut que tout Esprit se courbe
devant elle en la reconnaissant pour une reine d'extraction
divine. Or, tant d'humilité ne va pas à l'Homme
qui aspire à se faire chef d'école, et à
ériger sa gloire sur une construction sortie de ses
propres pensées. Il faut que tout cur et toute
volonté accepte cette loi religieuse et se soumettre
à ses prescriptions ; et cet assujettissement
ne va pas à des curs dominés par les
sens.
L'abbé - Cependant, Léon, il
semble que saint Augustin, saint Thomas, Bossuet, et tant
d'autres qu'il serait trop long de citer, n'ont rien perdu
de leur gloire pour avoir soumis leur intelligence à
la foi. Il semble que saint Vincent de Paul, en prenant
la loi chrétienne pour règle de sa conduite,
n'a rien perdu non plus des qualités morales qui
rendent un Homme digne du respect et de la vénération
de ses semblables.
Arthur - Tout cela est très vrai ;
mais que voulez-vous ? Il en est ainsi. La vérité
et la vertu ne trouvent pas un bon accueil dans l'humanité
L'abbé - Maintenant, mes amis, déduisons
quelques conclusions. Il existe des Esprits supérieurs
à l'Homme, qui peuvent exercer dans ce monde visible
une action réelle en vertu de leur activité
naturelle ; donc il existe des agents surhumains ; et, par
conséquent, la science qui se refuserait à
reconnaître dans l'univers d'autres agents que des
agents physiques et humains, est une science mutilée
qui n'embrasse par l'universalité des causes : «
Les savants européens sont dans ce moment, dit M.
de Maistre, des espèces de conjurés ou d'initiés
-ou comme il vous plaira de les appeler- qui ont fait de
la science une sorte de monopole, et qui ne veulent pas
absolument qu'on sache plus ou autrement qu'eux. Mais cette
science sera incessamment honnie par une postérité
illuminée, qui accusera justement ses adeptes d'aujourd'hui
de n'avoir pas su tirer -des vérités que Dieu
leur avait livrées- les conséquences les plus
précieuses pour l'Homme. Alors toute la science changera
de face : l'Esprit, longtemps détrôné
et oublié, reprendra sa place. » [Soirées
de Saint-Pétersbourg]
Léon - C'est juste.
L'abbé - Ces Esprits surhumains sont,
les uns bons, les autres mauvais : des démons ; donc
il y a des agents diaboliques.
Léon - C'est évident.
L'abbé - Dès lors, de même
qu'il est des faits physiques parce qu'il y a des agents
physiques, des faits humains parce qu'il y a des agents
humains, il doit y avoir des faits diaboliques, puisqu'il
y a des agents diaboliques
N'est-il pas vrai que tout effet est la manifestation d'une
cause ? Un agent quelconque doit donc laisser, dans les
faits qui sortent de son action, l'empreinte de sa main,
le sceau de sa puissance, et des traces qui le signalent.
Tout phénomène doit révéler
son auteur par certains caractères qui lui sont propres
; recherchons donc les caractères des faits diaboliques.
|
|
Des
Esprits
|