Chapitre IX…



Nous sommes placés au milieu d'une infinité de mondes… et au milieu d'une double infinité de durées antérieures et ultérieures…

Allan Kardec




 


Alan Kardec
et son époque…

 


Une science nouvelle, la spiritologie…

   
   


Développant les principes de la doctrine spirite sur l'immortalité de l'âme, la nature des Esprits et leurs rapports avec les Hommes, les lois morales, la vie présente et la vie future dont dépend l'avenir de l'Humanité, « Le Livre des esprits » parut en 1857, remporta un succès qui étonna son auteur lui-même. Auteur n'est peut-être pas le mot qui convient, codificateur serait plus juste, car le texte de couverture ajoutait : « Selon l'enseignement donné par les Esprits supérieurs à l'aide de divers médiums. »






– « La raison nous dit qu'entre l'Homme et Dieu, il doit y avoir d'autres échelons, comme elle a dit aux astronomes qu'entre les mondes connus et nous, il devrait y avoir des mondes inconnus.

[…]

L'auteur du « Livre des Esprits » est loin d'accepter, sans contrôle, tout ce que les Esprits racontent. Il sait mieux que personne qu'ils sont faillibles et qu'il en est dont les idées sont bornées au présent, comme chez beaucoup d'Hommes de la Terre. »

[…]

– « Ce qui prouve l'ignorance de ces Esprits, c'est le tableau parfois bizarre que quelques-uns se font de la progression future car tous, reconnaissent la nécessité de cette évolution, ils ne différent que sur la manière dont elle s'opère ; leurs idées, sous ce rapport, sont plus ou moins empreintes de préjugés terrestres… »

[…]

La réincarnation embarrasse les êtres de l'Au-delà et les perturbe autant que nous.
– « On conçoit que des esprits peu avancés puissent ne pas comprendre cette question, mais alors comment se fait-il que des Esprits d'une infériorité morale et intellectuelle notoire parlent spontanément de leurs différentes existences et de leur désir de se réincarner ?

[…]

Il se passe dans l'autre monde des choses qu'il nous est bien difficile de comprendre.

[…]

Nous savons encore que les âmes forment des groupes qui sont, comme les nations chez nous, et que les individus puisent les idées dans le milieu où ils se trouvent…
Nous savons aussi que certains Esprits, plus intelligents que bons, se plaisent à flatter les préjugés des humains ; que leur désir est de les maintenir dans l'ignorance tout en ayant l'air de les instruire.
Ils savent profiter de la facilité avec laquelle on ajoute foi à leurs paroles ; et pour inspirer plus de confiance, font parade de leur faux savoir en habillant leurs discours de phrases redondantes.






Il s'agit pour celui qui cherche, de passer du monde des esprits au monde l'Esprit, c'est-à-dire de s'élever vers Celui qui est éternel, immuable, immatériel, quoique substantiel, unique, tout-puissant, souverainement juste et bon.

[…]

Ce monde spirituel est le monde normal, primitif, préexistant et survivant à tout. Les âmes revêtent temporairement une enveloppe matérielle périssable, dont la destruction, par la mort, les rend à la liberté.
Parmi les différentes espèces corporelles, Dieu a choisi l'espèce humaine pour l'incarnation des êtres arrivés à un certain degré de d'évolution…
Il y a, dans l'Homme, trois réalités : le corps analogue à celui des animaux et animé du même principe vital… l'âme et le périsprit qui unit l'âme au corps : sorte d'enveloppe semi-matérielle…
La mort est la destruction de l'enveloppe la plus grossière, l'Esprit conserve la seconde qui constitue pour lui un corps éthéré, invisible pour nous à l'état normal, mais il peut accidentellement se rendre visible, comme cela à lieu dans le phénomène des apparitions.






Les Esprits appartiennent à différentes classes et ne sont égaux ni en puissance, ni en intelligence, ni en savoir, ni en moralité.
[N.d.l.r. - Il faut donc s'en méfier…]






– « Peut-on dire que tous les Esprits qui ne sont pas incarnés sont errants ? »
– « Ceux qui doivent se réincarner, oui ; mais les purs Esprits qui sont arrivés à la perfection ne sont pas errants : leur état est définitif.

[…]

Les Esprits sont de différents ordres à des degrés différents d'évolution ; des ordres qu'ils parcourent à mesure qu'ils s'épurent…
Comme état, ils peuvent être…
     - incarnés, c'est-à-dire unis à un corps ;
     - errants, c'est-à-dire dégagés du corps matériel et attendant une nouvelle incarnation pour s'améliorer ;
     - purs Esprits, c'est-à-dire parfaits et n'ayant plus besoin d'incarnation.

[…]

– « Selon vous, l'incarnation a toujours eu lieu dans l'espèce humaine ?… »
– « Ce serait une erreur de croire que l'âme puisse descendre dans le corps d'un animal : ce serait une régression or l'Esprit ne régresse pas…
Oui à la réincarnation ; non à la métempsycose…
Oui à la transmigration des âmes sur d'autres planètes…

[…]

La réincarnation est fondée sur la marche ascendante de la nature et sur la progression de l'Homme dans sa propre espèce.

[…]

Oui, à la transmigration des âmes sur d'autres planètes.
– « Quel est le point de départ de l'esprit ? » demande à son tour un prêtre venu en civil. »
– « Le point de départ de l'esprit, »répond Kardec, « est une de ces questions qui tiennent au principe des choses, et qui sont dans le secret de Dieu. il n'est pas donné à l'Homme de les connaître d'une manière absolue, et il ne peut faire, à cet égard, que des suppositions. Les Esprits eux-mêmes sont loin de tout connaître. »






– « Si l'âme a son individualité avant son incarnation, est-ce qu'elle conserve après sa séparation du corps ? »
– « Certainement, à sa rentrée dans le monde originel, elle y retrouve ceux qu'elle a connus sur Terre, et ses existences antérieures se retracent dans sa mémoire avec le souvenir de tout le bien et de tout le mal qu'elle a faits.
– « Des Esprits incarnés habitent-ils les différents globes de l'Univers ?»
– « Certainement ! L'habitant de la Terre est loin d'être -comme il le croit- le premier en intelligence, en bonté et en perfection… Il y a pourtant des Hommes qui se croient bien forts, qui s'imaginent que ce petit globe a le seul privilège d'avoir des êtres raisonnables.
Orgueil et vanité ! Ils croient que Dieu a créé l'univers pour eux seuls. »

Allan Kardec se prononce pour la pluralité des mondes, doctrine « hérétique » qui conduisit en 1600 Giordano Bruno au bûcher.

[…]

– « La constitution physique des mondes n'étant pas la même pour tous, s'ensuit-il pour les êtres qui les habitent une organisation différente ? »

– « Sans doute, comme ici-bas, les poissons sont faits pour vivre dans l'eau et les oiseaux, dans l'air… »

[…]

D'ailleurs il n'est pas dit que tous les êtres soient de la même matière que nous, et avec des organes conformés comme les nôtres. »

[…]

– « La Bible raconte également que le monde fut créé en six jours et en fixe l'époque à environ 4 000 ans avant l'ère chrétienne… »
– « Faut-il en conclure que la Bible est une erreur ? »
– « Non, » répondit prudemment Kardec, « mais que les Hommes se sont trompés en l'interprétant. C'est seulement au XIXe siècle, et dans les pays où le catholicisme n'est pas prédominant que l'on osa parler des erreurs de la Bible et des atrocités de l'Ancien Testament.

– « Une même famille humaine, » conclut le conférencier, « a été créée dans l'université des mondes et les liens d'une fraternité, encore inappréciée de notre part ont été donnés à ces mondes ; des êtres qui ne sont point inconnus les uns des autres, mais bien marqués au front, de la même destinée… »



 

 

 

 
 
Allan Kardec et son époque…
   
 
à suivre…