Chapitre VI…



 


Alan Kardec
et son époque…

 


Entre Victor Hugo et Napoléon III…

   
   



M. Rivail, démocrate dans l'âme, rencontre Alphonse Esquiros, historien d'extrême gauche et auteur de « L'Evangile du peuple », qui dix ans plus tôt avait été condamné à 500 francs d'amande et huit mois de prison (ferme évidemment) pour avoir présenté Jésus comme le premier sans-culotte.






Il regagna la rue des Martyrs où l'attendait Amélie.
L'appartement où ils venaient d'aménager, se trouvait au numéro 8, au deuxième étage, au fond de la cour. C'est là qu'il devait écrire son « Livre des Esprits » et la plupart de ses ouvrages. C'est là que les Esprits se donneraient rendez-vous ; c'est là que devait s'élaborer la grande révolution spirituelle du XIXe siècle.






Quelques mois après son expulsion, le célèbre journaliste Emile de Girardin, fut autorisé à rentrer à Paris. Son épouse, Delphine, dédaignait désormais la vie mondaine ; elle ne s'intéressait plus qu'au "modern spiritualism" pour parler comme les Anglo-Saxons, puisque Allan Kardec n'avait pas encore créé le mot « Spiritisme ». Fascinée par les mystères de l'Au-delà, elle ne rêvait que de les faire connaître…

Pour gagner Victor Hugo à sa cause, Delphine de Girardin décida de faire le voyage de Jersey où il s'était retiré avec Adèle, sa femme ; Juliette Drouet, sa maîtresse ; Charles et Victor, ses deux fils, et sa fille nommée, elle aussi, Adèle. Son autre fille, Léopoldine, s'était noyée avec son fiancé, Charles Vacquerie, en 1843, à Villequier. Le poète ne se remettait pas (et ne se remit jamais) de cette tragédie. Il s'agissait pour elle de les convertir à ses tables tournantes.

Dans un premier temps, Hugo fut ironique, il ne niait pas le phénomène, mais il trouvait que les tables étaient bien futiles, bien cancanières et ne proféraient que des banalités. Il demeura sceptique jusqu'au jour où, enfin, Léopoldine se manifesta. Alors ses doutes disparurent, il put croire en la survivance de la personnalité humaine.

[…]

Une douleur insoutenable avait débouché sur la révélation d'un monde spirituel.

[…]

La conversation d'Allan Kardec fut bien différente. Ce n'est pas la voie du chagrin et de la désespérance, c'est par la logique et l'intuition, vérifiées par l'expérimentation qu'il entra dans le monde des Esprits…



 

 

 

 
 
Allan Kardec et son époque…