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Avant
l'apparition du Spiritisme, deux systèmes se partageaient
l'intelligence humaine : les religions officielles dont
la conception limitait à une période restreinte
-et sans retour- la vie de l'homme sur la Terre, et le système
matérialiste ou néantiste, qui faisait de
l'homme une machine pensante et agissante qui devait être
à tout jamais anéantie par la mort qui frappe
impitoyablement et pour toujours, abolissant les personnalités,
les pensées, interrompant le cours des affections,
et confrontant l'humain, lorsqu'une tombe s'ouvre, au renoncement
de toute espérance.
Ces deux courants de conceptions pouvaient-ils apporter
réponse aux questions angoissées des êtres
?
La doctrine spirite proposant le concept d'une continuité
de vie, répond à ces questions ; elle
satisfait à la fois la raison et le cur en
comblant le vide que laisse le doute dans l'esprit du chercheur.
Mais avant de commencer l'exposé d'une doctrine qui
concerne au plus haut point l'être humain dans ses
rapports avec Dieu et avec ses semblables, je voudrais me
permettre d'aborder le problème du corps et de l'âme.
Si nous en croyons les Saintes Ecritures, Dieu a façonné
l'homme du limon de la terre, et après avoir donné
la vie à ce corps exclusivement matériel,
il lui a donné une âme en mettant en lui un
rayon du Principe intelligent. L'être humain est né,
association de ce principe matériel et de ce principe
intelligent.
Le principe matériel qui constitue le corps est de
substance analogue à celle de tout ce qui existe
dans ce monde, à ceci près, qu'au lieu de
l'uniformité que présente le minéral,
on rencontre dans le corps humain de continuelles diversités ;
le principe spirituel qui constitue l'âme ne se rencontre
que dans le règne animal et diffère de la
matière tant par son origine que par ses effets.
Notre enveloppe corporelle est formée des mêmes
matières qu'on trouve dans la nature, mais cette
matière possède les caractères de la
vie. Pour nous en persuader, il n'est besoin que d'étudier
les organes et leurs fonctions dans leur complexité
infinie : digestion, respiration, circulation sanguine
Sans discontinuer, de la naissance à la mort, à
l'état de veille ou de sommeil, tout travaille et
se transforme dans le corps humain, et ce corps qui répond
aux nécessités impérieuses de la vie
de la matière sera limité à ce rôle ;
et le matérialiste aurait presque raison, si l'homme
n'avait pour tâche et pour mission que de respirer,
dormir, manger ou
éliminer. C'est vrai, il
faut que le corps vive sans quoi l'Humain disparaîtrait,
et il nous faut prendre soin de lui car rien ne doit venir
s'opposer à la vie de ce corps qui représente
le vêtement qu'un corps plus subtil doit utiliser
pour traverser ce chemin de la vie.
Si nous pouvons examiner, observer le corps de l'être
humain, il nous est par contre difficile de donner des détails
sur l'âme : on ne peut la voir, la toucher, la
saisir, elle nous est inconnue dans son essence, et nous
ne pouvons la reconnaître que dans ses effets. Elle
est le mystère, le secret de Dieu ; elle est
partie intégrante du domaine spirituel ; elle appartient
à un monde différent du monde matériel,
et elle ne peut se communiquer intelligemment d'homme à
homme que par le canal d'un corps qui est la demeure exclusive
que Dieu lui a donné avec pour fonction de communiquer.
C'est la force intelligente qui anime les corps, force possédée
par chacun, compagne de toutes vies, puissance mystérieuse
dans ses origines, puissance en qui réside la volonté,
le sens moral, les sentiments, l'intelligence, et qui donne
à l'homme la faculté de penser.
Le Spiritisme nous apprend que l'âme est unie au corps
par un élément intermédiaire qui tient
à la fois du corps et de l'esprit, c'est le périsprit,
enveloppe semi-matérielle, corps subtil, corps fluidique
qui entoure le corps comme le périsperme entoure
le fruit.
L'homme donc est constitué de trois éléments
:
l'âme, principe intelligent et éternel,
le corps, enveloppe matérielle destructible,
et
le périsprit, corps fluidique complet.
Le périsprit est le vrai corps qui, contrairement
au corps matériel qui se transforme avec l'âge,
ne se modifie pas matériellement ; il est la physionomie
spirituelle de l'être, le principe permanent de notre
identité et de notre stabilité personnelle.
Il précède la vie et survit à la
mort.
Tandis que j'écrivais ces lignes, mon Guide m'a donné
dans un message une explication de la mort qui, mieux que
je ne saurais le faire, répondra à la question
qui est en chacun de nous.
«
La Mort !
Spectre hideux et glacé dont l'ombre sinistre se
profile à l'horizon des vies
Que faire ?
Que dire ?
Qu'espérer ?
Les jours rapides et vides s'écoulent, défilent,
rapprochant l'être perdu et anxieux de l'issue fatale
où enfin libéré de ce corps pesant,
il s'enfoncera dans la paix ou
dans le néant
La Mort !
Vide affreux ?
ou palier d'où la vie s'élève vers
la Lumière ?
La vie de l'homme est à l'image des couchers de soleil
que les cieux lointains des pays glacés abritent.
Le soleil rouge et beau, lentement, doucement, descend à
l'horizon visible pour apaiser ses feux et se voiler de
douceur. Les rayons obliques balaient le sol au ras d'une
terre qui s'assoupit et s'apaise. La nuit ne peut même
plus étendre son manteau sombre et triste car sous
des lueurs pâles et douces, la vie attend pour s'épanouir
dans un envol glorieux. Doucement, lentement, lorsque la
paix bruissante a envahi le monde, l'astre merveilleux reprend
son cycle en montant vers les hauteurs insoupçonnées
de l'azur infini pour de nouveau éclairer et illuminer,
dans l'envol gracieux des oiseaux, la beauté radieuse
de la vie.
La mort est à l'image de ce coucher de soleil : lentement
l'être décline, et son corps s'assoupit dans
la paix, et dans l'obscurité presque complète,
dans le calme bruissant, l'enveloppe corporelle délaissée
reste sur la Terre pleine d'ombres, et l'Esprit libéré,
comme l'astre rayonnant, repart vers les splendeurs lumineuses
de l'éternel azur.
Mort !
Vie !
La mort enfante la vie !
Souvenez-vous, enfants,
que le cycle éternel et immuable de la vie ne peut
se faire que par le cycle éternel et immuable de
la mort.
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La
mort n'est que la destruction du corps matériel que
l'esprit, comme le papillon quitte sa chrysalide ou comme
on quitte un vieux vêtement usagé, abandonne
en conservant son enveloppe fluidique ou périsprit.
Ame et périsprit séparés du corps
constituent l'Esprit
qui, une fois débarrassé du fardeau pesant
de cette enveloppe grossière qui le retenait sur
la Terre, peut retourner dans l'Espace ou Plan Spirituel
qui est le lieu des Esprits comme le monde terrestre est
le lieu des corps.
Mais qu'est donc ce Spiritisme qui nous enseigne l'immortalité
d'un Esprit éternel et vivant ?
Est-ce, comme on l'a trop souvent dit, une secte impie et
anti-chrétienne ?
Qu'est une secte ?
Les dictionnaires en donnent ces définitions :
« Petit groupe animé d'une idéologie
doctrinaire. »
« Groupement de personnes qui professent une même
doctrine. »
Dans l'Antiquité, c'était une école
de philosophie.
Pour la religion, c'est « à l'intérieur
des églises constituées ou des religions,
un groupe dissident minoritaire dont l'opinion est souvent
regardée comme hérétique ou erronée. »
A laquelle de ces définitions se rattache le Spiritisme
dont les doctrines sont les mêmes que celles de Jésus,
suivant en tous points ce divin modèle ?
Allan Kardec fut le premier à proposer le mot "Spiritisme".
Ce mot -que je n'aime d'ailleurs pas beaucoup- est dérivé
de l'expression anglaise contacts avec les morts,
avec les Esprits, ces contacts qui, dans la pensée
de Kardec, allaient fournir matière à développer
une véritable science expérimentale qui traiterait
des différents moyens de communication entre les
vivants et les morts.
Ce mot ne venait en fait que remplacer un mot désignant
une pratique connue depuis la plus haute antiquité
sous le nom de "nécromancie", c'est-à-dire
l'évocation des morts pour apprendre d'eux l'avenir
ou une chose cachée ou « divination avec l'aide
de l'Esprit des morts
»
Quelle que soit la définition, la doctrine qui a
pour devise : « Hors la charité
point de salut » ne peut conduire quà
Dieu.
Le Spiritisme est-il une philosophie, une science ?
Il est tout à la fois l'une et l'autre puisque comme
science pratique, comme science d'observation, il consiste
dans les relations que l'on peut établir avec les
Esprits ; comme philosophie il comprend les conséquences
morales qui découlent de ces relations. Mais il est
plus encore comme l'écrit Léon Denis dans
la préface de son livre "Dans l'Invisible" :
«
Il n'est pas seulement la démonstration,
par les faits, de la survivance, c'est aussi la voie par
où les inspirations du Monde Supérieur descendent
sur l'Humanité ;
à ce titre, il est plus qu'une science,
c'est l'enseignement du Ciel à la Terre.
En réalité il y a deux Spiritismes.
L'un nous met en contact avec les Esprits Supérieurs
et aussi avec les âmes chères que nous avons
connues sur la Terre et qui firent la joie de notre existence.
Par lui s'effectue la révélation permanente,
l'initiation de l'homme aux lois suprêmes. C'est la
source puissante de l'inspiration, la descente de l'Esprit
dans l'enveloppe humaine, dans l'organisme du médium
qui, sous l'influence sacrée, peut faire entendre
des paroles de vie et de lumière sur la nature desquelles
on ne saurait se méprendre car elles pénètrent
et réchauffent l'âme ; elles éclairent
les obscurs problèmes de la destinée. L'impression
de grandeur qui se dégage de ces manifestations laisse
toujours une empreinte profonde dans les intelligences et
dans les curs. Ceux qui ne l'ont jamais ressenti ne
peuvent comprendre ce qu'est le véritable spiritisme.
Puis, il y a un autre genre d'expérimentation frivole,
mondain, qui nous met en contact avec les éléments
inférieurs du monde invisible et tend à amoindrir
le respect dû à l'Au-delà.
C'est une sorte de profanation de la religion de la mort,
de la manifestation solennelle de ceux qui ont quitté
l'enveloppe de chair.
Cependant, il faut le reconnaître, ce Spiritisme de
bas étage a encore son utilité car il nous
a familiarisés avec tout un côté du
monde occulte
»
Les manifestations d'Esprits par des bruits, mouvements,
effets physiques, ne prouveraient pas grand-chose -si ce
n'est attester de leur présence- s'il n'y avait les
communications écrites ou parlées qui leur
permettent d'exprimer leurs idées, de prouver leur
individualité.
Selon leur degré d'avancement, ils pourront soit
exprimer leurs opinions, soit donner des enseignements de
haute moralité, des conseils de sagesse qui constituent
la doctrine spirite.
Cette doctrine est-elle bonne ou mauvaise ?
Nul ne peut imposer sa valeur car seuls les individus pourront
en juger ; mais encore faut-il qu'ils ne soient pas dominés
par les préjugés, les idées préconçues
ou les intérêts personnels ; encore faut-il
qu'ils soient à l'écoute d'un bon sens inné
qui ne trompe pas.
Le Spiritisme ne s'impose pas au genre humain comme la vérité
sortie de la bouche de Dieu même.
Quelle que soit son origine : Dieu, les Esprits ou
les hommes, la doctrine spirite mérite d'être
examinée et si elle est jugée rationnelle,
si elle répond à une saine logique, qu'elle
soit alors adoptée ; mais dans le cas contraire,
qu'elle soit mise de côté et rejetée !
Le Spiritisme offre des solutions que l'on ne peut trouver
ailleurs, des espoirs, des consolations qui dissipent les
terreurs de l'avenir, calment les angoisses, apaisent les
doutes et donnent le courage d'affronter le présent
et les épreuves des chemins.
Il a été reconnu et adopté au fil du
temps et continue de l'être -de plus en plus d'ailleurs-
et la logique ne dit-elle pas que l'adoption d'un principe
ou d'une idée par l'opinion générale
est une preuve de valeur et de vérité ?
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