Le fait de l'initiation est d'élever l'homme à Dieu.

Salluste

 

L'initiation sert à retirer l'âme de la vie matérielle en y répandant la lumière.

Proclus


 

 

 

 

 

Spirite

Le pourquoi de la vie…

   

Avant l'apparition du Spiritisme, deux systèmes se partageaient l'intelligence humaine : les religions officielles dont la conception limitait à une période restreinte -et sans retour- la vie de l'homme sur la Terre, et le système matérialiste ou néantiste, qui faisait de l'homme une machine pensante et agissante qui devait être à tout jamais anéantie par la mort qui frappe impitoyablement et pour toujours, abolissant les personnalités, les pensées, interrompant le cours des affections, et confrontant l'humain, lorsqu'une tombe s'ouvre, au renoncement de toute espérance.
Ces deux courants de conceptions pouvaient-ils apporter réponse aux questions angoissées des êtres ?…

La doctrine spirite proposant le concept d'une continuité de vie, répond à ces questions ; elle satisfait à la fois la raison et le cœur en comblant le vide que laisse le doute dans l'esprit du chercheur.
Mais avant de commencer l'exposé d'une doctrine qui concerne au plus haut point l'être humain dans ses rapports avec Dieu et avec ses semblables, je voudrais me permettre d'aborder le problème du corps et de l'âme. Si nous en croyons les Saintes Ecritures, Dieu a façonné l'homme du limon de la terre, et après avoir donné la vie à ce corps exclusivement matériel, il lui a donné une âme en mettant en lui un rayon du Principe intelligent. L'être humain est né, association de ce principe matériel et de ce principe intelligent.

Le principe matériel qui constitue le corps est de substance analogue à celle de tout ce qui existe dans ce monde, à ceci près, qu'au lieu de l'uniformité que présente le minéral, on rencontre dans le corps humain de continuelles diversités ; le principe spirituel qui constitue l'âme ne se rencontre que dans le règne animal et diffère de la matière tant par son origine que par ses effets. Notre enveloppe corporelle est formée des mêmes matières qu'on trouve dans la nature, mais cette matière possède les caractères de la vie. Pour nous en persuader, il n'est besoin que d'étudier les organes et leurs fonctions dans leur complexité infinie : digestion, respiration, circulation sanguine… Sans discontinuer, de la naissance à la mort, à l'état de veille ou de sommeil, tout travaille et se transforme dans le corps humain, et ce corps qui répond aux nécessités impérieuses de la vie de la matière sera limité à ce rôle ; et le matérialiste aurait presque raison, si l'homme n'avait pour tâche et pour mission que de respirer, dormir, manger ou… éliminer. C'est vrai, il faut que le corps vive sans quoi l'Humain disparaîtrait, et il nous faut prendre soin de lui car rien ne doit venir s'opposer à la vie de ce corps qui représente le vêtement qu'un corps plus subtil doit utiliser pour traverser ce chemin de la vie.
Si nous pouvons examiner, observer le corps de l'être humain, il nous est par contre difficile de donner des détails sur l'âme : on ne peut la voir, la toucher, la saisir, elle nous est inconnue dans son essence, et nous ne pouvons la reconnaître que dans ses effets. Elle est le mystère, le secret de Dieu ; elle est partie intégrante du domaine spirituel ; elle appartient à un monde différent du monde matériel, et elle ne peut se communiquer intelligemment d'homme à homme que par le canal d'un corps qui est la demeure exclusive que Dieu lui a donné avec pour fonction de communiquer. C'est la force intelligente qui anime les corps, force possédée par chacun, compagne de toutes vies, puissance mystérieuse dans ses origines, puissance en qui réside la volonté, le sens moral, les sentiments, l'intelligence, et qui donne à l'homme la faculté de penser.

Le Spiritisme nous apprend que l'âme est unie au corps par un élément intermédiaire qui tient à la fois du corps et de l'esprit, c'est le périsprit, enveloppe semi-matérielle, corps subtil, corps fluidique qui entoure le corps comme le périsperme entoure le fruit.

L'homme donc est constitué de trois éléments :

• l'âme, principe intelligent et éternel,
• le corps, enveloppe matérielle destructible, et
• le périsprit, corps fluidique complet.

Le périsprit est le vrai corps qui, contrairement au corps matériel qui se transforme avec l'âge, ne se modifie pas matériellement ; il est la physionomie spirituelle de l'être, le principe permanent de notre identité et de notre stabilité personnelle.
Il précède la vie et survit à la mort.

Tandis que j'écrivais ces lignes, mon Guide m'a donné dans un message une explication de la mort qui, mieux que je ne saurais le faire, répondra à la question qui est en chacun de nous.

« La Mort !…
Spectre hideux et glacé dont l'ombre sinistre se profile à l'horizon des vies…
Que faire ?… Que dire ?… Qu'espérer ?…
Les jours rapides et vides s'écoulent, défilent, rapprochant l'être perdu et anxieux de l'issue fatale où enfin libéré de ce corps pesant, il s'enfoncera dans la paix ou… dans le néant…
La Mort !…
Vide affreux ?
ou palier d'où la vie s'élève vers la Lumière ?…
La vie de l'homme est à l'image des couchers de soleil que les cieux lointains des pays glacés abritent.
Le soleil rouge et beau, lentement, doucement, descend à l'horizon visible pour apaiser ses feux et se voiler de douceur. Les rayons obliques balaient le sol au ras d'une terre qui s'assoupit et s'apaise. La nuit ne peut même plus étendre son manteau sombre et triste car sous des lueurs pâles et douces, la vie attend pour s'épanouir dans un envol glorieux. Doucement, lentement, lorsque la paix bruissante a envahi le monde, l'astre merveilleux reprend son cycle en montant vers les hauteurs insoupçonnées de l'azur infini pour de nouveau éclairer et illuminer, dans l'envol gracieux des oiseaux, la beauté radieuse de la vie.
La mort est à l'image de ce coucher de soleil : lentement l'être décline, et son corps s'assoupit dans la paix, et dans l'obscurité presque complète, dans le calme bruissant, l'enveloppe corporelle délaissée reste sur la Terre pleine d'ombres, et l'Esprit libéré, comme l'astre rayonnant, repart vers les splendeurs lumineuses de l'éternel azur.

Mort !… Vie !…
La mort enfante la vie !…
Souvenez-vous, enfants,
que le cycle éternel et immuable de la vie ne peut se faire que par le cycle éternel et immuable de la mort.

 
 

La tombe s'ouvre pour laisser s'envoler la Lumière !…

 
Le pourquoi de la vie…
   

La mort n'est que la destruction du corps matériel que l'esprit, comme le papillon quitte sa chrysalide ou comme on quitte un vieux vêtement usagé, abandonne en conservant son enveloppe fluidique ou périsprit.
Ame et périsprit séparés du corps constituent l'Esprit
qui, une fois débarrassé du fardeau pesant de cette enveloppe grossière qui le retenait sur la Terre, peut retourner dans l'Espace ou Plan Spirituel qui est le lieu des Esprits comme le monde terrestre est le lieu des corps.

Mais qu'est donc ce Spiritisme qui nous enseigne l'immortalité d'un Esprit éternel et vivant ?
Est-ce, comme on l'a trop souvent dit, une secte impie et anti-chrétienne ?…
Qu'est une secte ?
Les dictionnaires en donnent ces définitions :
« Petit groupe animé d'une idéologie doctrinaire. »
« Groupement de personnes qui professent une même doctrine. »
Dans l'Antiquité, c'était une école de philosophie.
Pour la religion, c'est « à l'intérieur des églises constituées ou des religions, un groupe dissident minoritaire dont l'opinion est souvent regardée comme hérétique ou erronée. »

A laquelle de ces définitions se rattache le Spiritisme dont les doctrines sont les mêmes que celles de Jésus, suivant en tous points ce divin modèle ?

Allan Kardec fut le premier à proposer le mot "Spiritisme". Ce mot -que je n'aime d'ailleurs pas beaucoup- est dérivé de l'expression anglaise “contacts avec les morts, avec les Esprits”, ces contacts qui, dans la pensée de Kardec, allaient fournir matière à développer une véritable science expérimentale qui traiterait des différents moyens de communication entre les vivants et les morts.

Ce mot ne venait en fait que remplacer un mot désignant une pratique connue depuis la plus haute antiquité sous le nom de "nécromancie", c'est-à-dire l'évocation des morts pour apprendre d'eux l'avenir ou une chose cachée ou « divination avec l'aide de l'Esprit des morts… »
Quelle que soit la définition, la doctrine qui a pour devise : « Hors la charité point de salut » ne peut conduire qu’à Dieu.

Le Spiritisme est-il une philosophie, une science ?
Il est tout à la fois l'une et l'autre puisque comme science pratique, comme science d'observation, il consiste dans les relations que l'on peut établir avec les Esprits ; comme philosophie il comprend les conséquences morales qui découlent de ces relations. Mais il est plus encore comme l'écrit Léon Denis dans la préface de son livre "Dans l'Invisible" :

« …Il n'est pas seulement la démonstration, par les faits, de la survivance, c'est aussi la voie par où les inspirations du Monde Supérieur descendent sur l'Humanité ;
à ce titre, il est plus qu'une science,

c'est l'enseignement du Ciel à la Terre.

En réalité il y a deux Spiritismes.
L'un nous met en contact avec les Esprits Supérieurs et aussi avec les âmes chères que nous avons connues sur la Terre et qui firent la joie de notre existence.
Par lui s'effectue la révélation permanente, l'initiation de l'homme aux lois suprêmes. C'est la source puissante de l'inspiration, la descente de l'Esprit dans l'enveloppe humaine, dans l'organisme du médium qui, sous l'influence sacrée, peut faire entendre des paroles de vie et de lumière sur la nature desquelles on ne saurait se méprendre car elles pénètrent et réchauffent l'âme ; elles éclairent les obscurs problèmes de la destinée. L'impression de grandeur qui se dégage de ces manifestations laisse toujours une empreinte profonde dans les intelligences et dans les cœurs. Ceux qui ne l'ont jamais ressenti ne peuvent comprendre ce qu'est le véritable spiritisme.

Puis, il y a un autre genre d'expérimentation frivole, mondain, qui nous met en contact avec les éléments inférieurs du monde invisible et tend à amoindrir le respect dû à l'Au-delà.
C'est une sorte de profanation de la religion de la mort, de la manifestation solennelle de ceux qui ont quitté l'enveloppe de chair.
Cependant, il faut le reconnaître, ce Spiritisme de bas étage a encore son utilité car il nous a familiarisés avec tout un côté du monde occulte… »

Les manifestations d'Esprits par des bruits, mouvements, effets physiques, ne prouveraient pas grand-chose -si ce n'est attester de leur présence- s'il n'y avait les communications écrites ou parlées qui leur permettent d'exprimer leurs idées, de prouver leur individualité.
Selon leur degré d'avancement, ils pourront soit exprimer leurs opinions, soit donner des enseignements de haute moralité, des conseils de sagesse qui constituent la doctrine spirite.

Cette doctrine est-elle bonne ou mauvaise ?
Nul ne peut imposer sa valeur car seuls les individus pourront en juger ; mais encore faut-il qu'ils ne soient pas dominés par les préjugés, les idées préconçues ou les intérêts personnels ; encore faut-il qu'ils soient à l'écoute d'un bon sens inné qui ne trompe pas.

Le Spiritisme ne s'impose pas au genre humain comme la vérité sortie de la bouche de Dieu même.
Quelle que soit son origine : Dieu, les Esprits ou… les hommes, la doctrine spirite mérite d'être examinée et si elle est jugée rationnelle, si elle répond à une saine logique, qu'elle soit alors adoptée ; mais dans le cas contraire, qu'elle soit mise de côté et rejetée !…
Le Spiritisme offre des solutions que l'on ne peut trouver ailleurs, des espoirs, des consolations qui dissipent les terreurs de l'avenir, calment les angoisses, apaisent les doutes et donnent le courage d'affronter le présent et les épreuves des chemins.

Il a été reconnu et adopté au fil du temps et continue de l'être -de plus en plus d'ailleurs- et la logique ne dit-elle pas que l'adoption d'un principe ou d'une idée par l'opinion générale est une preuve de valeur et de vérité ?…

 

 
 

 

Tout est dans la valeur d’un principe,
non dans la quantité des personnes qui l’adoptent…

 
Spirite