Spirite

 

poésie…

 

 
  

 

 
 

Comment j'ai découvert la vérité ?

 

   

Des événements indépendants de ma volonté se sont chargés de me la présenter ; mais je ne l'ai reconnue et acceptée qu'à la longue et après bien des hésitations, tellement est grande la résistance lorsqu'il s'agit d'admettre des conceptions nouvelles. Aujourd'hui je me suis libéré de toute entreprise extérieure à moi-même et c'est avec une conviction inébranlable que j'offre au lecteur le processus de ma conversion.


Joseph Mira

 
 





 

   


En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
Vous attendez Elie alors qu'il est venu,
Vous avez eu souvent, des occasions multiples
De le voir, et pourtant vous l'avez méconnu.

Ce Jean qui baptisait, Hérode en sa folie,
L'a fait souffrir ainsi qu'il me fera souffrir,
En vérité je vous le dis, c'était Elie
Le précurseur qui, vous savez, devait venir.

Vous voyez bien, prélats, que cela scandalise,
Jésus Lui-même admet la réincarnation ;
Après Lui, sur ses pas, les Pères de l'Eglise,
L'avaient admise aussi, remplis de conviction.

Et ce n'est que plus tard, quand les premiers Conciles,
Ont commis cette erreur de quitter le Sentier,
Qu'ils ont, hélas ! rendu les Temps bien difficiles,
Car maintenant l'erreur couvre le Monde entier.

Pourtant, la Vérité, par bonheur, n'est pas morte,
Nombreux l'ont conservée intacte dans leur cœur ;
Jésus Lui-même, un jour, viendra lever la porte,
Et son flambeau rayonnera partout, vainqueur.

 

 

 

On croit que nous n'avons qu'une seule existence,
De laquelle dépend notre commun salut ;
Elle acquiert de ce fait, une grande importance,
Et, pour tous, devrait être identique au début.

Or, c'est rien moins que vrai, car dès notre naissance,
Différemment placés dans des milieux divers,
Pour l'un, c'est la misère, pour l'autre l'opulence,
Ou le ménage honnête, ou le foyer pervers.

Sombre inégalité, monstrueuse injustice,
S'il est vrai qu'il y a tant de sévérité
Chez un Dieu, condamnant à l'éternel supplice
Le pécheur que Lui-même aurait déshérité.

Non ! Dieu n'est point cruel. Il est la bonté même,
Ses desseins envers nous n'ont rien de compliqué,
Mais supposons, pour bien résoudre le problème,
Que l'âme préexiste, et tout est expliqué.


 

 

Si nous considérons notre petite Terre,
Comme unique séjour où, pour l'éternité,
Se jouera notre sort, alors je désespère
De la bonté divine envers l'Humanité.

Avoir mis des milliers de siècles pour construire
La nacelle où viendra s'incarner l'être humain,
Et vouloir qu'en un seul, il arrive à s'instruire,
Ou sinon c'est pour lui l'affreux malheur sans fin,

C'est avoir du Très-Haut, une bien fausse idée,
Car la raison s'insurge et s'oppose à la foi
De ceux qui, sans juger, la tiennent pour fondée,
C'est par l'Amour qu'on a les cœurs, non par l'effroi.

Non, Dieu n'a pas voulu que son œuvre si belle
Soit ternie en créant d'éternels réprouvés ;
Soyez donc rassurés, la vie est éternelle,
Et nous renaissons tous pour être tous sauvés.


 

 

A peine l'âme humaine atteint notre planète,
Qu'elle subit déjà la lutte à tout moment,
Car elle doit polir cette pierre imparfaite
D'où sortira, plus tard, un superbe diamant.

Pour ce travail ardu, passeront bien des âges ;
Avons-nous pu penser qu'un seul y suffirait ?
Pour transformer en "saints" des natures sauvages
L'Eternel a donné tout le temps qu'il faudrait.

Exemple merveilleux de sa bonté féconde,
Il veut par son Amour, que nous soyons sauvés,
Attendant patiemment pour que, de par le Monde,
Lui viennent des élus et non des réprouvés.

C'est pourquoi nous devons renaître sur la Terre,
Reprendre, sans arrêt, l'effort interrompu,
Et, mettant à profit la leçon salutaire,
Regagner lentement, le paradis perdu.



 

Si c'est l'unique fois que nous venons sur Terre,
Pour y souffrir et pour lutter à chaque instant,
On ne vit qu'en tremblant, car, ô douleur amère,
C'est peut-être, à la mort, l'Enfer qui nous attend.

Mais le petit enfant qui meurt dès son bas âge,
Va droit au Ciel, nous dit le bon théologien,
D'accord, mais je demande alors qu'on envisage
L'injuste sort qui saute aux yeux de tout chrétien.

En mourant jeune, on a cette enviable chance,
De posséder, sans coup férir, le Paradis ;
Que ne l'avons-nous tous ? Voilà bien, je le pense,
Un problème à poser parmi les plus hardis.

La Réincarnation nous en donne l'issue,
Expliquant ce qui semble une inégalité,
Il faudra bien qu'un jour, elle soit reconnue,
Car, qu'on le veuille ou non, c'est la réalité.


 

 

J'ai toujours réprouvé ces luttes fanatiques
Que nous voyons éclore, en tout temps, en tout lieu,
Entre mahométans, protestants, catholiques,
Qui vont tous cependant, prier le même Dieu.

Chaque secte détient la Vérité profonde,
Ayant seule reçu la mission du Très-Haut,
D'aller la propager sur tous les points du Monde,
Même de l'imposer par force, s'il le faut.

Absurdité flagrante, et partant détestable,
Car, pour le Créateur, la religion n'est rien,
Seul, dans le monde entier, lui paraît agréable,
Celui qui le connaît, qui l'aime et fait le bien.

Telle est la vérité que nous devons comprendre,
Quel que soit le pays qui nous donna le jour,
La secte, qu'en naissant, Dieu nous oblige à prendre,
Pour chasser de nos cœurs la haine par l'amour.

 

 

 

Vingt siècles ont passé, depuis que sur la Terre,
Apparut, rayonnant, le doux Galiléen,
Et jamais on n'a vu sourdre autant de colère,
Autant de cruauté, par tout le genre humain.

Et cependant, Jésus parlant à ses apôtres
Leur disait : « Mes enfants, employez la douceur
Entre vous, aimez-vous toujours les uns les autres. »
Et c'est la haine, hélas ! qui sort de notre cœur.

Quel spectacle navrant et quel funeste exemple,
Alors que nous n'avons qu'un seul et même Dieu !
Pouvons-nous, sans rougir, l'adorer dans le Temple,
Sachant bien que, par nous, tant de noirceurs ont lieu ?

Faut-il désespérer que jamais l'âme humaine,
Ne puisse savourer la paix, le doux repos ?
Ah ! certes, non, car la promesse n'est point vaine :
Un jour, un seul Berger n'aura qu'un seul Troupeau.


 

 

C'est une vérité que le monde constate :
Ici-bas, c'est certain, l'homme est né pour souffrir,
Il entre dans la Vie, et le malheur éclate ;
Déjà, dès le berceau, la tombe veut s'ouvrir.

Douleurs morales, maux cruels de toutes sortes,
Reniements, déceptions, l'assaillent à l'envi ;
Tout le monde connaît ces néfastes cohortes,
Qui sont, pour le bonheur, le plus vivant défi.

L'homme navré se dit : « Pourquoi donc la souffrance ? »
Et sa demande arrive aux pieds de l'Eternel ;
Mais le Théologien, figé dans sa croyance,
Lui répond, résigné : « Péché originel ! »

Tout ça, c'est vite dit, mais c'est invraisemblable,
Car personne, ici-bas, ne souffre également,
Or Dieu, c'est la justice infinie, impeccable,
Il faut donc expliquer cela tout autrement.

 

 

 

Connaître les soucis, les luttes, les alarmes,
Et ne jamais goûter qu'un bonheur imparfait,
Eprouver la douleur et verser bien des larmes,
N'est-ce point, de la vie humaine, le portrait ?

Ce bonheur éphémère, on croit pouvoir l'atteindre
Et vite le saisir. Hélas ! en un instant
Tout s'écroule, et l'on voit des illusions s'éteindre,
Et la ruine survivre à l'or qu'on aimait tant.

Qu’est-ce à dire, sinon que notre pauvre Terre
Est un lieu de souffrance, un lieu d'expiation.
Le voilà, nettement exposé, le mystère
Qu'il faut élucider : la Réincarnation.

On dit qu'après la mort, on entre au Purgatoire,
Où, pour gagner le Ciel, il faut marquer le pas,
Quant à moi, plus de doute, et vous pouvez m'en croire,
Le Purgatoire, amis, n'existe qu'ici-bas.


 

 

La Terre, avons-nous dit, c'est bien le Purgatoire
Où nous venons payer les dettes d'autrefois,
Donc la résignation s'en suit, obligatoire,
Puisqu'en fait la souffrance arrive en juste loi.

Dieu la donne à chacun, selon qu'il la mérite,
Plus personne ne peut, dès lors, se révolter,
Et quel que soit le corps où notre âme s'abrite,
C'est celui dont elle a besoin pour récolter.

C'est simple, et cependant combien c'est difficile
A faire admettre aux gens à l'esprit prévenu,
Pourtant Jésus, Lui-même, a dit dans l'Evangile :
“Elie est bien venu, sans être reconnu”.

Vous avez tort, prélats, de voiler ce message
Qui vous aurait donné, j'en suis sûr, le pouvoir
D'amener l'incrédule aux pieds de Dieu très sage ;
Mais vous avez des yeux et ne voulez point voir.


 



 

La Terre est une école où l'âme vient apprendre
A vivre sainement pour toujours progresser :
Tant qu'on n'a pas compris cela, c'est vraiment rendre
Inutile un séjour qu'il faut recommencer.

Comme tout écolier qui redouble sa classe,
Pour avoir négligé son examen final,
Nous renaîtrons jusqu'à ce que, de guerre lasse,
Nous ayons tous appris la leçon, c'est fatal.

C'est pourquoi le progrès moral, sur cette Terre,
Est si lent, car ils sont encore très nombreux
Ceux pour qui le problème est toujours un mystère.
Résultat : les Humains se déchirent entre eux.

A vous qui gouvernez, un beau devoir s'impose :
Savoir pourquoi l'on vit, c'est tout en vérité.