En effet, sous l’empire de la chair, on tend à ce qui est charnel,
mais sous l’empire de l’Esprit, on tend à ce qui est spirituel :
la chair tend à la mort, mais l’Esprit tend à la vie et à la paix.

PAUL - Epître aux Romains - Livre 8, versets 5 et 6.




   
   

Vous êtes humains, et partant, vous ne vivez qu’accessoirement l’universalité de l’amour avec sa beauté, sa lumière, ses élans, ses tendresses.

Pour vous, Humains, parce que le corps existe, avec ses contingences, ses exigences et sa passion, l’amour prend une autre dimension que celle que, souvent, on souhaiterait ; l’amour prend un autre visage, et la raison, souvent absente, laisse le pas aux élans du cœur accompagnés d’un élan de tout son être, qui pousse irrésistiblement l’Homme éperdu vers une promesse de bonheur.

Sache que l’amour ne se commande pas sur le plan humain.

Dieu met en présence les êtres qui doivent après tant de jours se rencontrer.
Le choc est souvent brutal, et cependant il n’est pas perçu.
L’éblouissement se fait tout à coup, parce que son être a vibré plus intensément au seul souvenir d’une voix, au seul souvenir d’un visage, et qu’importe alors le lieu et les circonstances, qu’importe les raisons profondes, les contingences sociales et humaines, on laisse son cœur battre, son cœur espérer, ses sens vibrer.

Même si la sensualité n’est pas à ce moment là le but premier, quelque chose de délicieusement trouble fait frémir et espérer.

   
 

L’amour ne connaît ni lois, ni frontières, ni couleur, ni âge.

   
   

Rien ne peut endiguer le flot tumultueux des sentiments qui, comme le courant, déferlent, débordent, se répandent et inondent.

La vie est toute entière tendue vers l’instant ô combien attendu ou l’on apercevra ce visage chéri, où l’on entendra cette voix aimée, que secrètement, on voudrait voir et entendre à tous les instants donnés.

   
  L’amour est un don de Dieu qui le voudrait infini et pur,    
   

mais vous êtes chair, vous êtes humains et l’aboutissement des sentiments beaux et profonds ne peut se faire que dans l’éblouissement du don final et définitif.

Il conviendrait tant de garder dans son cœur la fraîcheur et la tendresse !...

Que ne savez-vous combien les élans spirituels peuvent être riches, peuvent lier deux êtres ! Il y a des amours intenses et belles qui s’épanouissent et irradient dans le seul élan du cœur...

Ton cœur aujourd’hui se surprend à aimer, tu es attiré et tu n’oses... Que faire ? Laisser parler tes sentiments, épancher ce trop-plein d’amour dans un geste que tu crains de voir repousser ? Oser avouer et oser se laisser porter par un élan que l’on ne peut refréner ?

L’amour ne doit pas être galvaudé.

Accepte pour tendresse ce qui est tendresse, et accepte l’infini de ce don souvent plus précieux que la passion déchaînée.
Repousse les sentiments bas qui ne doivent pas être ton lot mais qui pourraient un jour t’assaillir.

Si ton cœur est trop lourd, laisse-le parler, mais les Humains ne savent jamais opposer aux élans de leurs corps les limites de la spirituelle affection.

Dieu ne blâme point l’amour, Dieu réprouve le déchaînement effréné, sans limites, sans bornes, sans raisons… la sexualité avilissante qui ne recherche rien que la satisfaction bestiale des sens exacerbés, la fougue tumultueuse de la chair exigeante.
Dieu bénit la tendresse profonde, les sentiments nobles, l’amour illimité dans un don pur et infini de soi, dans le partage merveilleux de sentiments d’espoir, de confiance réciproque et de sécurité tendre.

Qu’est l’amour sinon le jaillissement superbe et lumineux de la transcendantale puissance du don éternel et vivant.

Si tu le veux bien, recherche ce don magnifique et offre-le à ton tour. Que ta main soit plus tendre et caressante qu’avide et accaparante, que ton corps n’ait que les élans de la tendresse profonde, que ton cœur vibre de l’intense puissance du don échangé, de l’offrande faite et reçue dans le même geste d’acceptation.

Voilà !
Les limites sont là, physiquement et spirituellement, et seul l’être qui accepte de les reconnaître pourra trouver dans ce cadeau de Dieu la merveilleuse jouissance de l’Amour.

 

Raphaël Archange
médium : marcelle olivério
extrait du livre Ephphata