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Quel
est, ami, le chemin que tu choisis en ce moment ?
Est-ce le chemin qui lentement sélève
sur la pente abrupte
pour te conduire vers lazur serein, infiniment pur
et doux ?
Est-ce le chemin qui deffort en effort te conduira
vers la
luminosité intense du grandiose spectacle de la sublime
beauté
et de la sublime bonté ?
Ou est-ce, ami, le chemin plus facile qui te conduira, des
pierres
roulant sous tes pas pressés, vers le gouffre grondant,
vers
linfini profond et silencieux où lombre
épaisse semble étouffer
toute vie comme le brouillard enveloppe toutes choses ?
Quel
chemin as-tu choisi, ami ?
Quel horizon vas-tu contempler ?
Regarde,
ami, regarde le désert immense.
Sous le sable, y a-t-il une vie ?
A perte de vue, sous le vent brûlant qui siffle sa
plainte déchirante et mordante, le sable blanc senvole,
semble défier le temps et les lieux et retombe plus
loin, en grains dérisoires mais tranchants pourtant.
Hasarde tes pas dans ce désert, ami, et la chaleur
sera brûlante et ton corps desséché
se traînera en un long supplice, et en t'accrochant
à ces milliers de grains qui, roulant sous tes doigts,
ne te porteront pas, tu chercheras avec avidité la
source fraîche contre laquelle tu échangerais
un souffle de ta vie.
Pourquoi
avoir choisi le chemin hasardeux qui serpente dans
le sable ? Il y avait pourtant la route tracée
qui traversait certes,
les dunes dorées sous le soleil brûlant et
le vent tourbillonnant,
mais celle-là, ami, te conduisait vers la fraîcheur
verte et douce
des oasis où des oueds clairs coulaient tranquilles
et limpides
sur les galets blancs et le sable blond, et tes mains, ami,
auraient
pu dans une coupe, abreuver ta bouche sèche à
cette source
de vie, et lombre bleue des palmes aurait apaisé
la brûlure
de ton front.
Tu as, ami, préféré délaisser
la route des oasis vertes et bleues,
attiré par lor du sable et limmensité
grisante où tu espérais
trouver la liberté.
Peux-tu
encore, ami, dégager le sable qui peu à peu
a couvert
ton corps affaibli, qui peu à peu a recouvert les
traces que tu
as laissées en rampant vers ce point lumineux de
vie qui ne
faisait que séloigner alors que tu pensais
latteindre ?...
Raphaël
Archange
médium : marcelle olivério
extrait du livre Ephphata
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