archange Raphaël…

 
spirite
   

Frère, ne regarde plus la terre sombre et froide
Où tu vas reposer dans un tombeau glacé,
Corps immobile aux membres froids et roides
Qui aura oublié jusqu'à sa vie passée.
Le Néant est horrible et il ne mène à rien !…
Il est des horizons de beauté et de bien
Où l'on pourra se perdre et renaître à la vie,
Des horizons bleutés et purs, des paradis
Où l'Esprit, de nouveau sorti des ombres denses
Du sommeil de la Mort et de son lourd silence,
Recommence une vie…

Frère, ne regarde plus la Terre où rien ne vit !…
Les larmes, les sanglots accompagnent l'oubli
Qui vient toujours, un jour, recouvrir à l'envi
Le souvenir brûlant de celui qui, banni
Des régions de la Terre,
Clame et dit sa misère
En étouffant ses cris.

Frère, ne regarde plus le froid tombeau humide !…
Tu as quitté le monde et la fosse putride
De la Terre où tout stagne et où tout se détruit,
Où tout a pris l'allure d'un paradis enfui…
Frère, ne regarde plus la misère du monde !…
Tant de mains t'ont tiré pour rentrer dans la ronde
Qui emporte là-bas les Esprits dans la joie,
Dans ce monde inconnu auquel on ne croit pas,
Dans ce monde lointain
D'où pourtant pour certains
Il s'avère toujours que l'on ne revient pas ;
Monde inconnu des foules,
Monde où, comme une houle,
Déferlent dans le bleu les espoirs retrouvés
Et où l'impur, l'abject, le monstre dépravé
Deviendra un beau jour,
Sous l'élan de l'amour,
L'ange de la clarté.

Frère, ne regarde plus le monde de tes pas,
Ce pays où l'on croit que l'on ne revient pas !
Celui-là est ton monde, celui-là ta patrie,
C'est le jardin d'Eden où renaîtra ta vie,
Cette vie que, bientôt, transporté par la joie,
Tu vivras cette fois au rythme des émois
Qui font qu'un cœur enfin va s'ouvrir à la vie
Car il a découvert ce plan pur d'Infini
Où il pourra trouver réponse à ses "pourquoi" ;
Et il ira, cet être, tout imprégné de foi
Sur le chemin tout bleu inondé de lumière
Qui va, en l'arrachant à la boue de l'ornière,
Le mener, un beau jour, triomphant et heureux,
Jusqu'à cette lumière qui entoure ce Dieu
Qui, à jamais, en chassant votre peur,
Se blottira pour vivre dans vos cœurs
Qui, inondés d'amour et de joie et d'espoir,
Battront au rythme vibrant de sa Gloire.

                                                               Raphaël Archange
                                                               médium : marcelle olivério

 

 

Quelle main pourra se tendre pour essuyer mes larmes ?…

Quelle main sera puissante pour arracher les armes
Brandies dans les sanglots, les cris haineux, le sang,
Et qui font de bébés des enfants sans parents,
Qui font du rêve éclore des amas de serpents
Qui s'enroulent, horribles, et jettent les élans
De ceux qui espéraient au gouffre des chimères ?…

Quelle main saura se tendre ?… Je rêve, je prie, j'espère,
Mais la tombe glacée est seule à me répondre !

Où est le pain de vie ? Où est le Monde ?…
                                                              
Répondre
Et répondre toujours à l'attente de l'autre…
Répondre !… donner !… aimer !… Oh ! cet autre
Destin que le bonheur apporte !…
Oh ! le chemin trouvé dans la force qui porte,
Le chemin qui s'éloigne du champ noir de l'horreur
Où les armes brandies ont fait couler des pleurs !…

Renaître et vivre… Vivre et grandir
Pour enfin pouvoir franchir
Sur la passerelle du destin
La route qui va vers demain…

Quelle est la main qui se tendra
Pour accompagner tous mes pas
Vers ce point de vie si lointain
Où l'on ne sait plus si demain,
Hier, ou encore aujourd'hui
Sont les seules vérités de nos vies ?…

Destin… lumière… beauté… horreur !…
Tels, sont les chemins de mon cœur,
Et si je découvre, ami,
La vraie route de ma vie
Ce sera le chemin d'espoir
Qui me conduira à sa Gloire !…

                                                               Raphaël Archange
                                                               médium : marcelle olivério

 

 

Le vent tourbillonnant emporte sur son aile
Les échos lancinants de mon passé troublant.
Je suis là, silencieux, devant l'aube nouvelle
Qui irise l'élan de mon âme d'enfant.

Le silence est pesant et la terre écrasée,
Immobile, endormie, lentement reprend vie.
Je regarde et j'écoute… et mon cœur apaisé
Oublieux des soucis s'enthousiasme et bondit.

Où sont les souvenirs et où sont les chagrins ?
Sommes-nous oubliés ou sommes-nous mêlés
Encore, êtres perdus aux heures des matins
Et aux pensées troublées, à la vie envolée ?

Je regarde et je rêve, pensif tout à coup.
L'aube n'existe plus, les oiseaux se sont tus.
Un sentiment étrange, émouvant et très doux
Tout vibrant d'inconnu m'inonde comme un flux.

Le ciel s'est entrouvert et sa voûte crevée
Laisse entr'apercevoir, balcon bleu de l'espoir,
Des silhouettes blanches en des voiles drapées,
Douces statues d'ivoire penchées vers le sol noir.

« Qui sont tous ces fantômes échappés de la nuit ?
Parlez-moi, ombres claires ! Venez-vous des enfers
Ou de ces lieux lointains où la lumière luit ?
Vivez-vous dans les airs bien loin de notre Terre ?

Je voudrais tant savoir, je voudrais tant comprendre !
Y a-t-il parmi vous des êtres à genoux
Attentifs et aimants, capables de répandre
Sur le Monde et sur nous, un amour pur et doux ?… »

Anxieux, j'attendais, quand une voix lointaine
Du fond du ciel vibrant répondit simplement :
« Oui, mon enfant chéri, nous consolons ta peine ;
Disparus mais vivants, nous sommes tes parents !… »

                                                               Raphaël Archange
                                                               médium : marcelle olivério

 

 

Frère, ne regarde plus la terre sombre et froide
Où tu vas reposer dans un tombeau glacé,
Corps immobile aux membres froids et roides
Qui aura oublié jusqu'à sa vie passée.
Le Néant est horrible et il ne mène à rien !…
Il est des horizons de beauté et de bien
Où l'on pourra se perdre et renaître à la vie,
Des horizons bleutés et purs, des paradis
Où l'Esprit, de nouveau sorti des ombres denses
Du sommeil de la Mort et de son lourd silence,
Recommence une vie…

Frère, ne regarde plus la Terre où rien ne vit !…
Les larmes, les sanglots accompagnent l'oubli
Qui vient toujours, un jour, recouvrir à l'envi
Le souvenir brûlant de celui qui, banni
Des régions de la Terre,
Clame et dit sa misère
En étouffant ses cris.

Frère, ne regarde plus le froid tombeau humide !…
Tu as quitté le monde et la fosse putride
De la Terre où tout stagne et où tout se détruit,
Où tout a pris l'allure d'un paradis enfui…

Frère, ne regarde plus la misère du monde !…
Tant de mains t'ont tiré pour rentrer dans la ronde
Qui emporte là-bas les Esprits dans la joie,
Dans ce monde inconnu auquel on ne croit pas,
Dans ce monde lointain
D'où pourtant pour certains
Il s'avère toujours que l'on ne revient pas ;
Monde inconnu des foules,
Monde où, comme une houle,
Déferlent dans le bleu les espoirs retrouvés
Et où l'impur, l'abject, le monstre dépravé
Deviendra un beau jour,
Sous l'élan de l'amour,
L'ange de la clarté.

Frère, ne regarde plus le monde de tes pas,
Ce pays où l'on croit que l'on ne revient pas !
Celui-là est ton monde, celui-là ta patrie,
C'est le jardin d'Eden où renaîtra ta vie,
Cette vie que, bientôt, transporté par la joie,
Tu vivras cette fois au rythme des émois
Qui font qu'un cœur enfin va s'ouvrir à la vie
Car il a découvert ce plan pur d'Infini
Où il pourra trouver réponse à ses "pourquoi" ;
Et il ira, cet être, tout imprégné de foi
Sur le chemin tout bleu inondé de lumière
Qui va, en l'arrachant à la boue de l'ornière,
Le mener, un beau jour, triomphant et heureux,
Jusqu'à cette lumière qui entoure ce Dieu
Qui, à jamais, en chassant votre peur,
Se blottira pour vivre dans vos cœurs
Qui, inondés d'amour et de joie et d'espoir,
Battront au rythme vibrant de sa Gloire.

                                                               Raphaël Archange
                                                               médium : marcelle olivério

 

 

Quelle main pourra se tendre pour essuyer mes larmes ?…

Quelle main sera puissante pour arracher les armes
Brandies dans les sanglots, les cris haineux, le sang,
Et qui font de bébés des enfants sans parents,
Qui font du rêve éclore des amas de serpents
Qui s'enroulent, horribles, et jettent les élans
De ceux qui espéraient au gouffre des chimères ?…

Quelle main saura se tendre ?… Je rêve, je prie, j'espère,
Mais la tombe glacée est seule à me répondre !

Où est le pain de vie ? Où est le Monde ?…
                                                               Répondre
Et répondre toujours à l'attente de l'autre…
Répondre !… donner !… aimer !… Oh ! cet autre
Destin que le bonheur apporte !…
Oh ! le chemin trouvé dans la force qui porte,
Le chemin qui s'éloigne du champ noir de l'horreur
Où les armes brandies ont fait couler des pleurs !…

Renaître et vivre… Vivre et grandir
Pour enfin pouvoir franchir
Sur la passerelle du destin
La route qui va vers demain…

Quelle est la main qui se tendra
Pour accompagner tous mes pas
Vers ce point de vie si lointain
Où l'on ne sait plus si demain,
Hier, ou encore aujourd'hui
Sont les seules vérités de nos vies ?…

Destin… lumière… beauté… horreur !…
Tels, sont les chemins de mon cœur,
Et si je découvre, ami,
La vraie route de ma vie
Ce sera le chemin d'espoir
Qui me conduira à sa Gloire !…

                                                               Raphaël Archange
                                                               médium : marcelle olivério

 

 

Le vent tourbillonnant emporte sur son aile
Les échos lancinants de mon passé troublant.
Je suis là, silencieux, devant l'aube nouvelle
Qui irise l'élan de mon âme d'enfant.

Le silence est pesant et la terre écrasée,
Immobile, endormie, lentement reprend vie.
Je regarde et j'écoute… et mon cœur apaisé
Oublieux des soucis s'enthousiasme et bondit.

Où sont les souvenirs et où sont les chagrins ?
Sommes-nous oubliés ou sommes-nous mêlés
Encore, êtres perdus aux heures des matins
Et aux pensées troublées, à la vie envolée ?

Je regarde et je rêve, pensif tout à coup.
L'aube n'existe plus, les oiseaux se sont tus.
Un sentiment étrange, émouvant et très doux
Tout vibrant d'inconnu m'inonde comme un flux.

Le ciel s'est entrouvert et sa voûte crevée
Laisse entr'apercevoir, balcon bleu de l'espoir,
Des silhouettes blanches en des voiles drapées,
Douces statues d'ivoire penchées vers le sol noir.

« Qui sont tous ces fantômes échappés de la nuit ?
Parlez-moi, ombres claires ! Venez-vous des enfers
Ou de ces lieux lointains où la lumière luit ?
Vivez-vous dans les airs bien loin de notre Terre ?

Je voudrais tant savoir, je voudrais tant comprendre !
Y a-t-il parmi vous des êtres à genoux
Attentifs et aimants, capables de répandre
Sur le Monde et sur nous, un amour pur et doux ?… »

Anxieux, j'attendais, quand une voix lointaine
Du fond du ciel vibrant répondit simplement :
« Oui, mon enfant chéri, nous consolons ta peine ;
Disparus mais vivants, nous sommes tes parents !… »

                                                               Raphaël Archange
                                                               médium : marcelle olivério

 

 

Au cœur dense d'un jour tremblotant et glacé
Aux pâles lueurs d'ocre, de bleu et d'argent,
Il se penche en tremblant sur cette vie passée
Qui était sa richesse et aussi... son tourment.
Il appelle à grands cris des êtres endormis,
Harassés de fatigue, de chagrin et de peine.
Le silence est pesant et sa voix qui supplie
Semble s'être étouffée au fond bleu de la plaine.

Etres endormis rêvant du noir tombeau
Où repose à présent l'être aimé et chéri…
Et leurs bouches fiévreuses ne balbutient qu'un mot :
Le nom du fils aimé, et leurs voix dans un cri
Arrivent jusqu'à lui qui se penche et appelle.
Il aperçoit la Terre où tout repose et dort,
Où les brumes de l'aube, dans les feuilles, pêle-mêle,
Accrochent des lambeaux d'ouate d'argent et d'or.

Le chien au coin de l'âtre, frissonne tout à coup
En gémissant, craintif, sous la douce caresse
Qui lentement palpite sur sa tête et son cou
Le tirant, dans la peur, de sa tiède paresse.
« Mais ne crains point, c'est moi, ton maître !
Ne peux-tu pas me reconnaître ?…
Dis, nous avons couru tant de fois dans la joie
Sur les chemins blanchis de neige, sur l'herbe verte
Dans les champs, sur la plage où la mousse de soie
Des vagues mouillait la trace de mon pas alerte
Imprimée dans le sable aux reflets de l'aurore.
Tu courais, aboyant au large et aux mouettes
Comme pour répéter que tu voulais encore
Sauter, bondir, jouer sans que rien ne s'arrête…
Dis, me reconnais-tu, toi que j'ai tant aimé,
Compagnon de mes jeux, compagnon de ma vie ?…
Tu grognes et tu trembles !… M'aurais-tu oublié
Et repoussé déjà de ton cœur qui frémit ?…
Mais, mon Dieu, qu'ai-je fait ?… Le silence est profond
Et les teintes nacrées de l'aube silencieuse
Semblent avoir terni la mémoire d'un nom
Tant de fois prononcé par une mère heureuse :
J'appelle et crie et hurle, mais ils restent tous sourds,
Indifférents soudain à la voix de ma peine.
Ils ont le dos courbé sous un fardeau trop lourd
Que je ne comprends pas et, blessés, ils se traînent.
La Terre me semble loin et je cherche mon corps
Mais mes mains impatientes ne brassent plus que l'air
Et je cours, éperdu, pour retrouver d'abord
Le contact de la vie précieuse comme vair.
Autour de moi s'agitent des ombres insolites
Que je ne connais pas et qui semblent pourtant
Tendre des mains patientes en un geste d'invite
A me rapprocher d'elles pour calmer mon tourment.

Pourquoi irai-je à vous que je ne connais pas,
Ô spectres de terreur, ô Monde hallucinant ?
Ma vie n'est pas ici mais dans ce plan là-bas
Où m'attendent mon chien, mon chat et mes parents !
Qu'ai-je à faire de vos nues et de votre lumière
Et des mains qui se tendent vers moi si… perdu,
Egaré, malheureux dans votre immense sphère
Je suis banni par ceux qui ne m'entendent plus !”

Voyons, enfant chéri, cette sphère est la tienne,
Et ces mains qui se tendent sont des mains amies
Qui veulent apaiser ta souffrance et ta peine
Tout en levant le voile sur ta nouvelle vie.
Regarde-la, au loin, cette douce clarté
Qui baigne d'un halo lumineux et brillant
Ce monde fait d'amour, d'espoir et de beauté
Que tu vas découvrir en nous accompagnant.
Dans l'Infini immense qui enchante et qui brille,
Dans la douceur perlée de la vie retrouvée,
Tu vas enfin pouvoir accepter la famille
Lointaine et inconnue de ton Esprit troublé
Qui tout au long du temps a su guider tes pas,
Réconforter ton cœur et essuyer tes larmes,
A entouré tes jours, adouci ton trépas,
Régénérant ton être et apaisant ton âme.

Nous t'avons apporté un bagage d'amour,
Un infini de paix, de tendresse et d'espoir ;
Nous t'offrons ces cadeaux sans attendre en retour
Quoi que ce soit de toi. Si tu pouvais savoir
Où nous te conduisons ! Tu bondirais très vite
Et tu dirais ta joie de retrouver Celui
Qui a, dans sa Passion et dans tous ses mérites,
Accepté de mourir pour que naisse ta vie.
Puise à grands gestes, enfant, dans ce cadeau offert
Pour donner à ton tour à ceux, chers à ton cœur,
Qui te pleurent toujours : du courage à ton père,
De l'espoir à ta mère en tendant cette fleur…” »

Sur la terre bruissante qui lentement s'éveille,
Dans la triste maison, aux lueurs de l'aurore,
Le père, tout à coup, sourit et s'émerveille,
Et il dit sa surprise, et il répète encore :
« Mais… j'ai rêvé du gosse !…
Il montrait une fosse
Pleine d'ossements blancs où embaumaient des fleurs
Qui avaient pris bien loin racine dans son cœur,
Et sa main se tendait pour essuyer mes pleurs
Et mon cœur tout à coup a frémi de bonheur !
Dis, mais est-ce possible de voir cohabiter
Dans un même tableau rêve et réalité ?…
Les os… la mort… l'horreur…
Les fleurs et le bonheur ?…
Réveille-moi bien vite et dis-moi mon erreur !…
Mais pourtant j'ai bien vu, en dépit de ma peur
Qu'il offrait une rose
Afin que je la pose
Dans tes mains suppliantes !… »
La mère émue et souriante
Penche la tête dans l'émoi…
« Moi, j'ai senti, je crois,
Sa main sur mon visage
Et j'ai senti, dans un baiser, un souffle chaud
Tandis que devant moi, comme un vivant mirage,
Il s'est montré soudain, entouré d'un halo.
Dans l'ombre de la nuit le chat a ronronné
Et le chien, tout à coup, a regardé dehors
Puis s'est blotti, tremblant, et tout pelotonné
Contre le chat rêveur qui ronronnait plus fort… »

« O Dieu ! quelle joie immense, quel merveilleux bonheur !
Serrés l'un contre l'autre, heureux dans la lumière
Pâle encore du matin, tandis que sonne l'heure,
Ils regardent le ciel et font une prière… »

 

Dans les sphères lointaines et baignées de ferveur
Immobile et tremblant, mais heureux et serein,
Lui, regarde, et son cœur ne ressent plus de peur
Et c'est lui qui, soudain, ose tendre la main
Pour saisir à son tour ces mains qui se tendaient.
Le Ciel s'est entrouvert, et de blanches volutes
Descendent doucement comme pour envelopper
Celui qui sait enfin qu'il faut cesser sa lutte.

Des notes mélodieuses s'envolent et dans un chant,
Etres diaphanes et purs venus de fonds de Gloire,
Ils bercent sur leurs cœurs, tendrement, cet enfant
Qui va enfin partir vers un Monde d'Espoir !…

                                                               Raphaël Archange
                                                               médium : marcelle olivério

 

 

Loin des lumières et des rumeurs, je suis tapi au fond de ma peur et dans l'obscurité moite et difficile, j'attends…

Maîtres infâmes qui terrorisent,
maîtres sinistres qui brutalisent et vomissent la peau trop sombre et le front ruisselant de la sueur de la peur, de l'angoisse de la mort !…
Esclave toujours !… Foulé aux pieds, enchaîné à ma vie de misère, à l'horreur d'une galère où nulle lumière ne luit,
je suis l'esclave, je suis… le Noir.

Sous le soleil ardent qui brûle trop souvent ma peau, j'ai peur et je tremble…
Mes mains ensanglantées, mon dos trop souvent écorché, je ploie sous le fardeau trop lourd de moments et de jours qui s'étirent en déchirant mon âme,
-en emportant mon âme-
en brûlant comme une flamme les instants de ma vie qui s'enfuit.

Tapi dans mon désespoir,
je suis l'esclave, je suis… le Noir.

Les chaînes sont tombées de mes pieds, mais je suis toujours entravé à l'horreur de mes réalités.
Le soleil brille-t-il pour moi ?… Ma vie s'écoule, long fleuve de désespoir emportant mon chagrin, ma souffrance, mes… espoirs, et du matin au soir, tristement, je pleure dans le silence de mes heures,
car je suis toujours l'esclave, je suis… le Noir.

Nul soleil ne peut briller pour moi !…
L'ombre sinistre de la mort, de la souffrance et de l'émoi est toujours là, accompagnant mes pas sur ce chemin trop plein d'horreur où je voudrais voir les heures emporter mon souffle et ma vie, mais il me faut attendre sans voir poindre le moindre espoir
car, définitivement, je suis l'esclave, je suis… le Noir.

Mes plaintes et mes mélopées montent vers Dieu et je n'ose lever les yeux vers sa Grandeur, vers sa Beauté. Je prie pourtant, et dans mon chant je pleure mes espoirs de bonté, de patience et d'attention, mais les jours passent, tombent les soirs
et je ne suis que l'esclave, je ne suis que… le Noir.

Lourdes étaient les chaînes à mes pieds
et brûlantes les plaies de mon côté…
La terre est basse, la terre est noire, noire
comme moi qui suis l'esclave, qui suis… le Noir.

Pourtant, lorsque mon cœur est trop lourd, il me semble que parfois, je sens, blotti tout contre moi, un Etre pur, un Etre bon qui me regarde tendrement, et qui m'offre soudain le pouvoir de vivre en pensant que pourtant,
je suis l'esclave, je suis… le Noir

Regarde-moi avec amour, regarde-moi avec ferveur, et je verrai s'enfuir ma peur ; les nuits seront illuminées !… Je pourrai vivre dans la clarté de la vie et de l'espoir
même si je suis encore l'esclave,
même si je suis encore… le Noir.

Lumière et beauté sur ma vie !…

Ma mélopée s'envolera, et mon âme aussi suivra car je trouverai le chemin qui me conduira, demain, au Paradis lumineux où je retrouverai mon Dieu -un Dieu d'Amour et de Bonté- qui m'offrira dans la beauté de divins soirs l'oubli de ma détresse, de ma souffrance, en me disant
que j'ai eu la chance d'être l'esclave, d'être… le Noir ;
car le jour succède à la nuit, la beauté vient, l'horreur s'enfuit,
et il suffit d'une prière pour découvrir la vie entière la Lumière et la Beauté.
Il me tiendra alors les mains, Il me serrera sur son cœur et alors je regarderai, en bas, le maître tremblant de peur, qui n'osera lever les yeux vers celui qu'il a maltraité
car, là-haut, près de mon Dieu, je serai enfin heureux !

Car je ne serai plus l'esclave, et ma peau ne sera plus noire, mais, lui, là-bas, bien malheureux, se jettera aux pieds de Dieu pour murmurer, dans un sanglot, ces quelques mots :
« Oh ! qu'ai-je fait à cet esclave ?…
Oh ! J'ai vomi cette peau noire !… Mais pourrai-je un jour oublier que ces lourdes chaînes qui entravent sont le symbole avilissant de mon âme éternellement noire ?… »

 

« Relève-toi, ô maître torturé !… le temps des révoltes est passé car, au cœur de ce paradis, je peux te dire que j'ai compris qu'un cœur de Blanc, qu'un cœur de Noir ne peuvent vibrer que d'un même espoir, d'un même élan, d'un même amour, car s'y blottira pour toujours un Dieu pur et éternel, et ma mélopée sera belle pour offrir ce jour à mes frères, mes frères esclaves, mes frères noirs, la tendresse, l'amour et l'espoir…

Paix… Amour et Vie… »

Archange Raphaël
médium : marcelle olivério

 

extraits